Paillage du jardin : quand et comment ?

Et si l’on vous disait qu’il existe une solution naturelle pour tout à la fois limiter la pousse des mauvaises herbes, nourrir le sol, réduire les besoins en arrosage… Cette solution n’est autre que le paillage (on parle également de « mulch »). Comment pailler le jardin ? Quel paillis choisir ? Quand pailler ? Comment s’y prendre ? Faisons le point sur les bienfaits du paillage et sa mise en place au jardin.

Qu’est-ce que le paillage ?

Le paillage est une technique de jardinage qui consiste à recouvrir le sol qui entoure les plantes cultivées. On recouvre le sol de paillis organiques, minéraux ou synthétiques.

Il est possible de pailler presque toutes les cultures, des arbres fruitiers aux plantes de massif en passant par le potager. On évitera toutefois de pailler les cultures qui n’aiment pas l’humidité stagnante ainsi que les couvre-sol, trop petits pour cela.

Les avantages du paillage sont nombreux :

  • Limiter les mauvaises herbes : sous le paillis les mauvaises herbes n’ont pas le loisir de se développer.
  • Nourrir la terre : c’est le cas des paillages organiques qui se décomposent en humus et viennent enrichir le sol.
  • Réduire les besoins en arrosage : en période sèche, le paillage limite l’évaporation en surface.
  • Réduire le phénomène de battance :  quand une croute imperméable se forme à la surface du sol sous l’action de la pluie, on parle de battance ou parfois de « croute de battance ». Celle-ci rend la pénétration de l’eau difficile. Le paillage empêche la formation de cette croute.
  • Protéger de la chaleur en été et du froid en hiver : les racines sont ainsi préservées quelle que soit la saison.

Quand pailler ?

On procédera au paillage au printemps et à l’automne :

  • Au printemps : on attendra bien la fin du mois d’avril (voire le début du mois de mai) afin de laisser le temps au sol de se réchauffer (mais il ne faut pas que celui-ci ait déjà souffert de la sécheresse). Son intérêt est double, il garde l’humidité et limite la croissance des mauvaises herbes. On n’hésitera pas à compléter le paillage pendant l’été.
  • À l’automne : on paillera en fin de saison, avant les premières gelées afin de s’économiser un désherbage mais également de protéger les racines des cultures du froid de l’hiver. Le réchauffement printanier sera alors plus aisé. Les feuilles mortes pourront par ailleurs constituer, une fois séchées au soleil, un très bon paillis (dans la mesure où on éliminera les feuilles d’arbres malades).

Quel paillage choisir ?

Il est essentiel de choisir un paillis adapté à vos plantes.

En effet, certaines plantes aimeront les sols humides (on choisira plutôt un paillis organique), d’autres les sols secs (le paillis minéral est alors une bonne option).

Certaines plantes aimeront les sols acides (le paillis en écorces de pin sera apprécié), d’autres ne les supporteront pas.

Pour les cultures pérennes, on privilégiera des paillis à durée de vie longue (3 ans et plus) : écorces de pin ou paillage minéral. Tandis que pour les cultures annuelles, on se dirigera vers les paillis à durée de vie courte : compost, paillettes de lin ou de chanvre, feuilles mortes, etc. En fin de saison, il vous suffira de mélanger ces paillis au sol.

Comment pailler ?

Le paillage est simple à réaliser. Il faudra toutefois suivre quelques règles pour le réussir :

  • Préparer le terrain : avant le paillage, veillez à niveler le sol et à effectuer un désherbage soigneux.
  • Choisir son moment : ne travaillez pas un jour très venteux, ne paillez ni un sol sec ni un sol gelé.
  • Ne pas pailler le pied des plantes : étalez le paillis sur le sol, entre les plantes en laissant bien un espace à la base des tiges afin d’éviter qu’elles ne pourrissent.
  • Étaler une couche plus ou moins épaisse : on recommande en général d’étaler le paillage en couche de 5 à 7 centimètres d’épaisseur. Les paillis les plus grossiers et aérés (comme la paille) pourront être disposés de manière plus épaisse. A contrario, les paillages riches en azote (comme les tontes de gazon) devront être disposés en couche plus fine. Les paillages les plus épais limiteront les semis spontanés.

Quid du paillage du potager ?

À l’exception de l’ail, de l’oignon et de l’échalote pour qui l’humidité stagnante peut être fatale, le potager appréciera grandement la paillage.

Pour le potager, on conseillera un paillage organique et biodégradable. On privilégie un paillis qui nourrit le sol et a une duré de vie limitée afin de laisser place au printemps suivant à un sol (presque) prêt à être travaillé. Notez que s’il y a en début de saison un reste de paillage sur vos parcelles de potager, retirez-le.

Quelques paillis recommandés pour le potager :

  • Le BRF (Bois Rameal Fragmenté) est une excellente idée. Il s’agit d’un paillis obtenu en broyant des branchages d’arbres et arbustes en copeaux.
  • Les tontes de gazon sont également tout à fait adaptées. Il suffira de les faire sécher avant de les utiliser. Notez qu’il s’agit d’un paillage riche en azote.
  • La paille est une autre solution intéressante. Elle libérera tout au long de la saison du potassium. On privilégiera de la paille issue d’une agriculture biologique.

Enfin, gare aux limaces ! Celles-ci pourraient être attirées par quelques feuilles en décomposition (qui apparaissent notamment lorsqu’on enfouit les feuilles des plantes sous le paillage). Si les limaces ont déjà lancé l’assaut sur votre potager, notez que certains paillages pourront les freiner : craie, sable, pouzzolane ou encore poils d’animaux tout juste brossés.

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