Festival de Cannes : les entrées dans les salles de cinéma au plus bas, les professionnels font état d'une "crise profonde"
Les chiffres n’ont plus été aussi mauvais depuis plus de vingt ans. En mars dernier, le cinéma français a compté 13 millions d’entrées dans ses salles. Ce n’était plus arrivé depuis 1999, avec des films qui rencontrent des scores trois, cinq, voire dix fois moins importants que prévu.
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À l’heure de l’ouverture de la 75e édition du festival de Cannes, qui s’ouvre mardi 17 mai, le cinéma français vit une période tourmentée. « On perd à peu près entre 40% et 50% de nos entrées, en tout cas pour le cinéma d’auteur« , se désole Alexandra Henochsberg, qui dirige la société de distrubtion Ad Vitam.
Conséquence du Covid-19 ?
Si les films d’auteur sont ceux qui souffrent le plus du contexte, les autres sont aussi concernés. Si l’on prend l’exemple du film Notre-Dame brûle de Jean-Jacques Annaud : un coût de 30 millions d’euros, une sortie sur 700 copies, une grosse promotion, et à l’arrivée un peu moins de 800 000 entrées, bien loin de ce qui avait été espéré.
Ces gens qui ne retournent pas au cinéma sont surtout des personnes âgées de 50 à 70 ans et un public considéré comme cinéphile, qui avait l’habitude de venir trois ou quatre fois par mois dans les salles. Sans surprise, selon le directeur de la société de distribution Le Pacte Jean Labadie, la fermeture historique des salles pendant 8 mois, durant la crise sanitaire, puis la réouverture progressive sous conditions, a causé cette moindre fréquentation
« Le pass sanitaire a été applicable dans les salles le 21 juillet, tandis qu’il a été applicable dans les restaurants et cafés cinq semaines plus tard. Ce qui est aberrant car dans les salles de cinéma, on est assis et on ne parle pas, avec moins de risque de contaminer les autres.«
Prix du billet et concurrence des plateformes
La question du prix du ticket de cinéma est aussi souvent mise en avant. Il est d’environ 15 euros dans certains multiplexes, quand pour le même tarif une plateforme en ligne, comme Netflix, Amazon Prime ou Disney +, propose un catalogue presque illimité.
Manuel Chiche est lui aussi producteur et distributeur, patron de la société Jokers, dont les films récents n’ont pas bien marché : «
« J’ai envie que mes enfants voient un film là où ils ont envie de le voir. Si nous avons été incapables de leur donner envie de le voir dans une salle de cinéma, je serais ravi qu’ils le voient sur une plateforme. »
à franceinfo
De plus, ce qu’on appelle la « deuxième vie » des films, après l’exploitation en salles, comme la VOD, DVD ou diffusion à la télévision, ne rapporte désormais presque plus rien. Les ventes de DVD ont chuté de près de 80% en dix ans.
Depuis le début de l’année 2022, seulement quatre films français ont dépassé le million d’entrées : trois comédies populaires (Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon dieu, Maison de retraite et Super-héros malgré lui) et En Corps le nouveau film de Cédric Klapisch.
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