Covid-19 : les masques distribués par l’Etat aux enseignants sont-ils toxiques ?
Pour se protéger de l’épidémie de Covid-19, les enseignants se sont vu remettre gratuitement à la rentrée un lot de cinq masques lavables par l’Education nationale.
Mais ces masques en tissu blanc de la marque DIM, contiendraient de la zéolithe d’argent, un biocide considéré comme toxique pour la santé humaine et l’environnement, selon une enquête du site d’information environnementale Reporterre, publiée le 13 octobre 2020.
Comme le note l’article, il s’agit du même masque porté par Emmanuel Macron lorsqu’il était en visite dans un lycée professionnel de Clermont-Ferrand au mois de septembre. Un rencontre au cours de laquelle le chef de l’Etat s’était presque étouffé avec et avait alors demandé « un masque plus léger ».
Une substance dangeureuse pour la santé et l’environnement
Au-delà du fait que les enseignants ne disposent que de cinq masques seulement pour l’année, alors même que chaque masque doit être changé toutes les quatre heures selon les indications du fabricant, l’Agence Régionale de Santé de Bretagne avait déclaré que ces masques en tissu ne constituaient pas « une protection suffisante envers les enfants. »
De plus, la présence de zéolithe d’argent, d’ailleurs signalée comme agent de traitement sur l’emballage, comporte un risque pour la santé des usagers. « Le risque de porter ces masques n’est pas inexistant », explique dans Reporterre Astrid Avellan, chercheuse spécialiste en nanotechnologies à l’université d’Aveiro, au Portugal. « Par ailleurs, on a ici un haut niveau d’exposition, avec une durée de contact et d’inhalation longue (8 heures quotidiennes) et chronique (quasi tous les jours de la semaine) », ajoute-t-elle.
Dans le même sens, une étude menée par l’université de Rouen indique que « l’argent ionique est, selon certains auteurs, excrété dans les urines en deux à cinq jours, alors que d’autres chercheurs montrent une bio-accumulation de granules métalliques dans différents organes : le foie, les reins, l’intestin, les glandes surrénales et, dans de rares cas, la moelle épinière. »
Peu avant l’été en Belgique, trois entreprises de textiles (Creamoda, Febelsafe et FBT) avaient déjà alerté sur des masques similaires produits par Avrox, une firme luxembourgeoise. Dans un communiqué, elles ont estimé que ces « nanoparticules d’argent […] sont si petites qu’elles peuvent pénétrer dans des parties du corps et des cellules où elles n’ont normalement pas leur place. »
Même son de cloche de la part de l’Agence européenne des Produits chimiques, qui décrit la zéolithe d’argent comme « très toxique pour les organismes aquatiques » et entraînant « des effets néfastes à long terme susceptibles de nuire à la fertilité. »
Une plainte déposée par un collectif d’enseignants
À la suite de l’enquête de Reporterre, le collectif d’enseignants Stylos rouges a annoncé qu’il porterait plainte pour « empoisonnement ». Il accuse également les masques DIM d’être « moins efficaces que les chirurgicaux », à l’heure où les établissements scolaires forment les principaux foyers de contamination dans le pays selon Santé Publique France. Le SNES-FSU, principal syndicat des enseignants demande quant à lui une « expertise indépendante ».
Dans une série de messages publiés sur Twitter le 14 octobre, DIM a répondu à ces accusations.
Après avoir tout d’abord nié l’existence du zéolithe d’argent dans leurs masques, DIM est revenue sur ses propos pour préciser qu’il « ne s’agit pas de nanoparticules mais d’un traitement antimicrobien appliqué au tissu », donc sous forme d’argent ionique, et dont l’usage « est autorisé par la réglementation européenne. »
La société a également tenu à préciser que leurs masques étaient « conformes aux exigences Oeko-Tex Standard 100®, ce qui veut dire que chacun de leurs composants a été testé sans substances nocives et, par conséquent, ils ne présentent pas de risque pour la santé humaine. »
De son côté, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, est resté prudent. « C’est une information surprenante qui mérite une vérification », a-t-il seulement déclaré au micro de RTL le 13 octobre, tandis que le ministère de l’Education nationale s’est abstenu de tout commentaire.
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