Une passion aquatique entre « Josée, le tigre et les poissons »
- « Josée, le tigre et les poissons » faisait l’ouverture ce lundi du festival d’Annecy.
- C’est aussi le premier des trois films qui représentent le Japon en compétition.
- C’est une belle histoire d’amour avec une héroïne inspirée des romans de Françoise Sagan.
C’est une histoire d’eau avant d’être une histoire d’amour. Kumiko vit dans les livres et le dessin en rêvant de découvrir la mer. Tsuneo étudie la biologie marine en espérant plonger un jour dans les eaux tropicales. Leurs chemins vont se croiser… ce qui leur permettra d’éviter de justesse un accident gravissime. Leurs passions également vont se rejoindre, mais on s’en voudrait d’en dire plus…
Ce qui est sûr, c’est que Josée, le tigre et les poissons, qui fait l’ouverture du
festival d’Annecy et sort dans la foulée, ce mercredi, est un premier film en forme de romance qui sort des sentiers battus. Et ce pour plusieurs raisons. Le réalisateur
Kotaro Tamura, qui fut l’assistant de
Mamoru Hosoda sur Les enfants loups, en a rappelé une, ce lundi soir en ouverture du Festival d’Annecy, où le film fait partie des douze longs-métrages en compétition : « Chose rare pour une histoire d’amour à la japonaise, les protagonistes ont tous les deux plus de vingt ans. » Ce qui promet une histoire bien plus profonde et intéressante qu’il n’y paraît. Et l’on ne s’en plaindra pas.
Ensemble pour voir la mer
Deuxième surprise : l’héroïne Kumiko est paraplégique de naissance, ce qui n’est pas banal dans un film d’animation. Timide en apparence, elle se montre volontiers autoritaire vis-à-vis Tsuneo, qui fait preuve d’une grande patience à son égard. Ils vont apprendre à se connaître et à s’apprécier. Ensemble, ils iront voir la mer…
Enfin, Kumiko se fait appeler Josée, ce qui sonne bizarrement pour une jeune fille japonaise. C’est une référence à une héroïne de Françoise Sagan dans trois de ses romans. Là encore, on est touché par cette façon qu’ont les artistes japonais de se saisir de figures historiques ou littéraires françaises, de Lupin III,
petit fils japonais d’Arsène Lupin à Marie-Antoinette, icône au Japon grâce à La Rose de Versailles…
La Françoise Sagan d’Osaka
La responsable de ce choix, c’est Seiko Tanabe, l’autrice de la nouvelle dont le film est inspiré. « Elle nous a quittés en laissant derrière elle les mots suivants : « Je pensais devenir la Françoise Sagan d’Osaka », souligne le réalisateur dans le dossier de presse. Il est fort probable que pour dépeindre une jeune fille fascinée par Sagan, Tanabe a transmis à Josée un peu d’elle-même et de son histoire. » Réputée fine et mordante, Seiko Tanabe est connue pour ses portraits de femmes de tête et de couples non conventionnels. Comme ceux qu’on retrouve dans Josée, le tigre et les poissons.
Source: Lire L’Article Complet