Mort de Jean-Paul Belmondo : "Si vous regardez la filmographie de Belmondo c'est un paysage, une forêt", pour Philippe Labro
Le « Magnifique » du cinéma français, s’est éteint à l’âge de 88 ans à Paris. Philippe Labro qui a fait tourner Jean-Paul Belmondo dans L’Héritier ou L’Alpagueur a fait part lundi 6 septembre sur franceinfo de son « énorme tristesse« . Celui que l’on surnommait également « Bébel », était l’un des plus grands acteurs du XXe siècle. « Avant lui, il y a eu ses copains, Cremer, Noiret, Marielle, Rochefort, ils sont tous partis. Il restait seul comme un athlète. Je suis lourd de tristesse et de chagrin », déclare le réalisateur.
franceinfo Qui était Jean-Paul Belmondo pour vous ?
Philippe Labro : C’est une énorme tristesse parce que ce n’est pas simplement un comédien avec lequel j’ai fait deux films dans lesquels il était remarquable. C’était un ami, un vieil ami, comme un frère. On a très bien travaillé ensemble. Je suis accablé. Je savais bien qu’il allait mal, je l’avais vu il y a peu de temps et sa santé était très déclinante.
« Savoir que Jean-Paul s’en va c’est un choc, pas seulement pour moi, pour toute une génération et pour plusieurs public ».
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Il a pendant quarante ans et même plus, avec Alain Delon et quelques autres, occupé totalement le paysage du cinéma français. C’est une personnalité très forte, très complexe qu’il ne faut pas réduire simplement à un comédien qui faisait des cascades. Il a d’ailleurs une très belle filmographie. Mais ce n’est pas ça qui compte, ce que je regrette c’est sa compagnie, son rire, sa gentillesse, sa manière d’imiter les autres comédiens, sa mémoire, sa vie. Il était la vie Jean-Paul.
Quel ami était-ce ?
C’était un garçon qui aimait rire, manger, boire, évoquer des souvenirs, parler de cinéma, de tout, beaucoup de football. Il adorait le sport. Il avait sur la vie et sur les gens un regard et une profondeur de vue et une sagesse qu’on ne saisissait pas tout de suite parce qu’on lui affublait le rôle de cascadeur, désinvolte et qui jouait de façon spontanée et improvisée. Mais pas du tout. Pour quelqu’un comme moi qui l’a dirigé il était un monstre de professionnalisme et de travail mais cela ne se voyait pas. Son intelligence et sa force c’est qu’il ne le montrait jamais.
Peut-on parler de monstre du cinéma français ?
Pas monstre parce que cela ne veut rien dire mais c’est une légende, il fait partie du paysage du cinéma français depuis un demi-siècle.
« Il a été dans des grands rendez-vous Godard, Melville, Verneuil, Alain Resnais, De Broca, Chabrol ».
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Si vous regardez la filmographie de Belmondo c’est un paysage, une forêt. C’est toute une génération qui s’envole malheureusement. Avant lui, il y a eu ses copains, Cremer, Noiret, Marielle, Rochefort, ils sont tous partis. Il restait seul comme un athlète. Je suis lourd de tristesse et de chagrin.
Avait-il conscience d’être une légende ?
Oui, mais il n’en faisait jamais gloire, il n’en parlait jamais. Il n’y avait aucune vanité. Il considérait au début de sa carrière que tout ça était arrivé par chance et par hasard. Il n’y croyait pas beaucoup au début. Il a fait le conservatoire, il avait une culture, une assise. Il avançait dans la vie en riant et les gens qui avancent dans la vie en riant son des sages.
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