« J’accuse » de Roman Polanski, une reconstitution de l'affaire Dreyfus

  • « J’accuse », le nouveau film de Roman Polanski, sort en salles ce mercredi. Le film, très réussi, évoque l’affaire Dreyfus par le biais de l’officier qui a fait innocenter cet homme injustement condamné pour espionnage.
  • « 20 Minutes » a interrogé les acteurs dans le cadre de la promotion du film, avant les nouvelles accusations dont le réalisateur fait l’objet.

Une semaine avant les nouvelles accusations de viol portées contre Roman Polanski, 20 Minutes a rencontré trois acteurs de son nouveau film J’AccuseJean Dujardin,
Louis Garrel
et Grégory Gadebois, pour évoquer son fillm, reconstitution historique de l’affaire Dreyfus.

J’accuse revient sur l’
affaire Dreyfus qui divisa la France à la fin du XIXe siècle autour d’un officier juif injustement condamné pour espionnage. S’inspirant de l’ouvrage de
Robert Harris  (éditions Pocket), le récit suit l’enquête du
Colonel Picquart prêt à se mettre en danger pour faire libérer un innocent. « C’était un lanceur d’alerte avant l’heure, explique Jean Dujardin, qui l’incarne. Il a découvert que le dossier contre Dreyfus était vide et a tenté de prévenir sa hiérarchie qu’elle allait droit dans le mur si elle ne réagissait pas face à cette injustice. »

L’Histoire sous forme de thriller

J’accuse fait découvrir les méandres de machinations qu’on croirait issues d’un scénario fictif tant il multiplie les rebondissements. « Il s’agit de faits historiques mais on a l’impression de suivre un thriller rocambolesque. Le film peut passionner tous les publics en leur faisant connaître un grand moment de l’Histoire de France », explique Grégory Gadebois, qui incarne le 
Colonel Henry, militaire prêt à accepter, sans discuter, les ordres de ses supérieurs. « Il pensait tout simplement que l’intelligence se mesurait au nombre des galons et il l’a payé cher », précise le comédien.

« J’accuse peut-être considéré comme l’équivalent d’un western français qu’on appellerait Le Bon, la Brute et le Trahi, estime Jean Dujardin. C’est avant tout une histoire fascinante dotée d’un véritable souffle épique. » Même si le spectateur connaît l’issue de l’enquête, il se laisse prendre par le cas de conscience qui se pose au héros déchiré entre son sens de la justice et sa propre sécurité. « Il est facile aujourd’hui de se dire qu’on aurait agi comme lui, insiste l’acteur. Le film invite à se poser des questions sur les risques qu’on serait prêts à prendre et ce questionnement est toujours d’actualité. »

Un exemple du savoir-faire français

J’accuse est aussi une réussite visuellement parlant. « On a parfois du mal à être chauvin, mais ce film démontre vraiment l’excellence du savoir-faire français, raconte Louis Garrel, épatant dans le rôle de Dreyfus. Tant de gens remarquables ont travaillé à des postes clefs – coiffures, costumes et effets spéciaux – que cela doit être signalé. » Les comédiens sont, eux aussi, brillants dans ce film qui réunit de grands noms même dans de petits rôles : Mathieu Amalric, Laurent Stocker, Eric Ruf pour ne citer qu’eux.

J’accuse joue aussi sur la corde des émotions. « Roman Polanski y rend sensible le calvaire d’un homme, un thème central dans son cinéma », détaille Louis Garrel. 

20 Minutes de contexte

L’interview de 20 Minutes avec Jean Dujardin, Louis Garrel et Grégory Gadebois a été effectuée dans la bibliothèque de l’Ecole Militaire de Paris, le 5 novembre après-midi, avant les nouvelles accusations de viol portées par la photographe Valentine Monnier à l’encontre de Roman Polanski. A cette date, l’équipe du film ne souhaitait déjà s’exprimer que sur le film et non sur son réalisateur. Compte tenu de la qualité artistique du film, 20 Minutes a accepté ces conditions se réservant la liberté d’aborder ce contexte et les accusations dont Roman Polanski fait l’objet dans d’autres articles publiés à l’occasion de la sortie du film.

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