Proenza Schouler, par qui la sandale s’avive
Lazaro Hernandez et Jack McCollough, créateurs des collections de la marque américaine, propulsent la célèbre sandale de Birkenstock, icône de leur enfance bohème, dans l’univers du luxe urbain. Ils nous racontent le voyage créatif intime effectué pour cette collaboration.
Pour le printemps-été 2020, la marque la marque new-yorkaise Proenza Schouler s’associe à la griffe allemande Birkenstock pour une capsule unisexe. Jack McCollough et Lazaro Hernandez, les deux designers de Proenza Schouler, réinterprètent les modèles Arizona et Milano de la marque allemande. Rencontre.
Depuis plus de quinze ans, vous formez le duo Proenza Schouler. Et pour concevoir chacune de vos collections, vous passez dix jours dans votre ferme des Berkshires. Quel est votre lien avec ce lieu ?
Lazaro Hernandez et Jack McCollough : C’est comme un processus de ressourcement créatif et physique. Nous vivons à New York, une ville intense, alors lorsque nous allons dans notre ferme du Massachusetts, nous avons tout l’espace pour décompresser. La bâtisse date de 1792. Nous l’avons désossée afin de valoriser la nature environnante. Nous travaillons dans une grange, environ douze heures par jour à faire des croquis. Après quelques jours, le processus créatif prend le dessus.
Vous venez de créer une collection capsule avec Birkenstock. Avez-vous une histoire particulière avec cette marque ?
L.H. : J’ai grandi à Miami et, enfant, je passais beaucoup de temps sur les plages ou les bateaux. Mes amis et moi portions tous des Birkenstock. À l’époque, ces chaussures évoquaient une nostalgie de la contre-culture. Je me souviens même les avoir portées lors de mon premier jour à l’université. Lorsque j’ai ensuite déménagé à New York, j’ai pris mes Birkenstock avec moi et j’ai toujours cette paire dans mon placard. C’est l’un des rares objets de d’avant l’époque Proenza Schouler que je possède encore.
J.M. : Pour ma part, j’ai grandi à Tokyo, puis j’ai déménagé dans le New Jersey. Dans les années 90, j’étais un enfant indépendant, donc j’ai quitté ma maison très jeune pour parcourir le pays avec les Grateful Dead (groupe de rock culte, ndlr). En tournée, les Birkenstock étaient l’uniforme de facto.
Elles étaient le symbole d’une époque révolue que les jeunes essayaient de revivre. J’ai ensuite déménagé à San Francisco puis étudié dans une école d’art du Massachusetts, avant de poursuivre à l’école Parsons, à New York. Les Birkenstock m’ont accompagné durant ces années, elles sont encore aujourd’hui un accessoire essentiel de ma vie.
Votre univers est futuriste, urbain, celui de Birkenstock rétro-artisanal. Comment avez-vous équilibré ces deux mondes ?
L.H. et J.M. : Nous voulions conserver l’essence d’une chaussure Birkenstock en y injectant une note urbaine. La plupart du temps, les Birkenstock se portent à la plage, à la campagne. Nous avons donc voulu créer une paire luxueuse, pensée pour la ville. Comme nous aimons beaucoup les baskets old school à bandes Velcro, nous trouvions intéressant d’en utiliser à la place des boucles.
Étonnamment, cette idée n’avait jamais encore été explorée. Nous avons aussi recouvert la semelle de liège avec du cuir. L’ensemble est comme une matière ininterrompue. Au cours de presque 250 ans d’existence, Birkenstock a produit et expérimenté une quantité époustouflante de modèles. C’était tentant de se calquer sur leur histoire, mais nous avons choisi d’innover.
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