Les diamants de Marie-Antoinette ressurgissent dans une extraordinaire vente aux enchères de Christies Genève

Chose rare, un set de 112 diamants ayant appartenu à l’ancienne reine de France sera proposé aux enchères le 9 novembre prochain chez Christie’s Genève. Un trésor du passé dont l’histoire fut tout autant tourmentée que le destin de sa propriétaire.

De la tiare Cambridge Lover’s Knot portée haut par Lady Di à la cassette de la princesse Margaret, la maison de vente Christie’s aura vu, par le passé, défiler bon nombre de parures de facture royale sous son marteau. Mettre la main sur l’un des bijoux de Marie-Antoinette est un tout autre tour de force. Avoir réussi à l’authentifier, encore plus.

Et celui qui peut le mieux en parler, c’est Vincent Meylan, journaliste, historien et auteur qui a déjà passé bon nombre d’années à tenter d’attribuer certains bijoux à la reine et à des joailliers comme Mellerio. Pour ce lot, qui sera proposé en novembre prochain chez Christie’s Genève (entre 2 et 4 millions de dollars, soit 1,7 et 3,4 millions d’euros), il aura passé trois années penché sur ces bracelets aux diamants étourdissants pour vérifier chaque détail de cette histoire, plus que tourmentée.

Malle aux trésors

Marie-Thérèse Charlotte de France, surnommée Madame Royale, portant les diamants en bracelet. (Tableau d’Antoine-Jean Gros, 1816.)

Ses premières recherches l’amènent à un document établi en février 1777, prouvant que la reine avait bien versé la somme requise (en plusieurs fois pour cause de dettes) pour ce bijou provenant de chez Boehmer. À la mort de la reine, l’ambassadeur d’Autriche en France, le comte de Mercy-Argenteau, ouvre sur ordre de l’empereur de Vienne la malle aux trésors que lui avait confié Marie-Antoinette à son emprisonnement aux Tuileries. Une fois l’inventaire établi, l’ensemble, dont ce lot, est remis à la fille aînée du couple royal, affectueusement surnommée Madame Royale, enfin libérée et de retour dans le pays natal de sa mère.

Celle-ci mourant sans descendance, le jeu de bracelets passe ensuite dans la propriété de la duchesse de Parme, puis disparaît peu à peu dans les limbes. A-t-il été remonté ou est-il resté intact ? Si cinq diamants ont l’air d’avoir été modifiés, ils semblent en tout cas fidèles à la description qui avait été donnée en 1794 à Bruxelles, lors de l’ouverture du funeste coffre. Une nouvelle pierre dans l’histoire trouble des bijoux de Marie-Antoinette, dont on a pas fini d’entendre parler puisque Vincent Meylan dévoilera en 2022 un ouvrage consacré à ce sujet qui aiguise toujours bon nombre de passions.

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