La Chronique des Bridgerton : les secrets des costumes de la série phénomène | Vogue Paris
La dernière série phénomène de Netflix est un tourbillon de robes de bal acidulées, de bijoux extravagants, et de parures de tête à plumes. Un peu avant sa sortie le jour de Noël, la costumière Ellen Mirojnick, lauréate d’un Emmy Award, nous a parlé de ses créations époustouflantes.
La nouvelle production à succès de Netflix, La Chronique des Bridgerton, est une série en costumes d’époque pas comme les autres – c’est un spectacle irrésistible de débutantes et dandys qui s’affranchissent des notions de genre, avec un casting prônant la diversité, et des idylles queer dont les scènes de sexe feraient rougir Jane Austen.
Créée par Chris Van Dusen, produite par la légendaire Shonda Rhimes, et adaptée des romans best-sellers de Julia Quinn, la série en huit épisodes s’ouvre sur la ville de Londres au 19ème siècle. Au centre de l’intrigue se trouve Daphne (Phoebe Dynevor), la fille aînée de la très respectée famille Bridgerton, sur le point d’être présentée à la reine (Golda Rosheuvel) et de faire son entrée sur le marché du mariage. Elle est accompagnée des filles de sa malheureuse voisine, Portia Featherington (Polly Walker), mais lorsque ces dernières ne parviennent pas à attirer de prétendants et que Daphne tape dans l’œil d’un duc (Regé-Jean Page), il n’y a plus d’amitié qui tienne.
La Chronique de Bridgerton
© Courtesy Netflix
Pour une série débordant de scènes de rixes et de rendez-vous secrets, bonnets et robes bouffantes n’auraient jamais fait l’affaire. Au lieu de cela, chaque personnage cherche à éclipser ses rivaux en paradant avec bijoux, plumes, et parures ostentatoires. C’est un véritable défilé de robes en soie couleur crème glacée, avec des motifs floraux acidulés, une cascade de volants, des manches bouffantes incrustées de pierres précieuses, et des perruques à faire pâlir d’envie Marie-Antoinette.
Ces tenues flamboyantes sont signées Ellen Mirojnick, costumière prolifique de 71 ans et originaire de New York, a qui l’on doit aussi les costumes de films culte tels que Attraction (1987), Wall Street (1987), et Basic Instinct (1992). Elle a par ailleurs remporté un Emmy Awards en 2013 pour son travail sur le biopic Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh, avant de réaliser des créations spectaculaires pour The Greatest Showman (2017) et Maléfique : le Pouvoir du Mal (2019). Avec La Chronique des Bridgerton, elle se surpasse à nouveau, repensant les silhouettes habituelles de l’époque de la Régence anglaise en version moderne et fantastique.
Ellen Mirojnick nous a parlé de ses références et des détails qui parsèment ses créations – entre décolletés profonds et superpositions de tulle.
La Chronique des Bridgerton
© Courtesy Netflix
La création des costumes pour La Chronique des Bridgerton a dû être une opération gigantesque. Quel a été votre point de départ ?
« Au tout début, je pensais que j’allais juste donner un coup de main. Je connaissais déjà la société [de Shonda Rhimes] Shondaland depuis plusieurs années, et leur responsable de production, Sara Fischer, m’a téléphoné. Je suis allée discuter avec [le créateur] Chris [Van Dusen] et [la productrice exécutive] Betsy [Beers] pour voir s’il serait possible de créer quelque chose à cette échelle. Je connaissais aussi l’esthétique de Shondaland et j’ai vite compris que ce projet ne serait pas comme une adaptation de Jane Austen. La question était de savoir comment on allait pouvoir adapter l’esthétique d’une série en costumes d’époque et la rendre scandaleuse et moderne ? Ils m’ont ensuite demandée si j’étais partante, et j’ai accepté sans hésitation car le challenge était trop beau. Je n’avais jamais monté un département des costumes auparavant.
Combien de looks ce département a-t-il réalisé au final ?
« Il a fallu cinq mois de préparation avant le tournage, et une équipe costume composée de 238 personnes. Parmi elles, il y avait des patronniers-gradeurs, l’extraordinaire Mr Pearl qui a conçu tous nos corsets, un service tailleur, un service embellissements, des brodeuses, et mon co-capitaine John Glaser, entre autres. C’était comme un village de petits elfes qui travaillaient sans relâche, et qui ont réalisé un merveilleux travail. Au final, nous avons créé près de 7500 pièces – chapeaux, châles, pardessus – qui composaient les 5000 costumes [estimés] qui sont passés devant la caméra. Rien que pour Phoebe [Dynevor, qui incarne Daphne Bridgerton], il y avait 104 costumes. C’est un nombre impressionnant, même pour un premier rôle. »
La Chronique des Bridgerton
© Courtesy Netflix
Julia Quinn, l’auteure des livres Bridgerton, a partagé des images de votre moodboard pour la série, qui incluait toutes sortes d’inspirations, aussi bien des tableaux que des looks de défilés. Quelles étaient vos principales références ?
« J’ai examiné la période de la Régence à Londres à travers des dessins et des peintures. Nous en avons tiré l’essence, puis nous avons observé les différentes silhouettes et allures en gardant à l’esprit que nos créations devaient s’en inspirer, sans pour autant être historiquement conformes. Nous savions que nous devions modifier la palette de couleurs et les fabrications, alors je me suis immédiatement tournée vers les années 1950-1960. L’exposition Christian Dior: Designer of Dreams au Victoria & Albert Museum [de Londres] m’a beaucoup inspirée. Nous avons pu admirer les robes Dior de la collection New Look [de 1947] mais aussi les pièces les plus récentes. »
Si le style Empire classique constituait votre base de départ, comment l’avez-vous modifié pour donner à l’univers de la série une identité visuelle distinctive ?
« Nous avons voulu expérimenter avec des jeux de superposition avec d’autres tissus et des embellissements. En utilisant de l’organza, de l’organdi, ou du tulle, nous avons créé une autre couche par-dessus les robes qui leur donnait davantage de mouvement et de fluidité. C’est un peu comme une illusion d’optique qui vous fait voir les choses différemment.
Est-ce vrai que les bonnets d’époque étaient interdits ?
« Il n’y avait pas de bonnets, en effet, mais nous leur faisons un petit clin d’œil avec nos accessoires pour cheveux. Nous avons pris cette forme de demi-lune et avons créé ces pièces en pailles rehaussées de fleurs ou de plumes et qui se portent sur la tête. Autre interdit : les robes en mousseline. Elles ont un côté mou que l’on préférait éviter. »
La Chronique des Bridgerton
© Courtesy Netflix
Quelles autres techniques subtiles avez-vous utilisées pour moderniser ces costumes d’époque ?
« Nous avons accordé beaucoup d’attention aux décolletés ronds et à la manière dont ils épousaient la poitrine, plutôt que d’avoir une ligne droite qui ne dévoile pas le corps. Cette série est sexy, ludique, et bien plus accessible que les films d’époque tout en retenue dont on a l’habitude, et il était important que l’encolure ouverte reflète cela. En gros plan, la peau est vraiment exposée. La beauté rayonne. »
En tant que famille, les Bridgerton sont extrêmement raffinés. Comment avez-vous poli leur esthétique ?
« C’est la famille importante de la saison pour la haute société, alors nous avons voulu l’associer à une palette poudrée – des variations sur le bleu pâle, l’argenté, et le vert, qui sont comme des chuchotements de couleurs. Plus tard, quand Daphne est plus grande, les couleurs s’assombrissent. Les teintes de rose et de bleu sont plus riches, et l’argenté devient plus profond à mesure qu’elle grandit et mûrit. Elle commence en poupée de porcelaine, puis elle devient une femme. »
La Chronique des Bridgerton
© Courtesy Netflix
À l’inverse, la famille Featherington adore les motifs criards. Vous avez dû bien vous amuser en les imaginant ?
« Les Featherington sont des nouveaux riches et [la mère] Portia [jouée par Polly Walker] cherche à marier ses filles. C’est elle qui donne le ton au reste de la famille – leur palette est fortement tournée vers les tons agrumes car elle veut absolument que ses filles soient remarquées. Cela peut sembler too much, mais c’est le but recherché. Elles sont plus ambitieuses et plus effrontées que les autres, et tout semble embelli à l’extrême. C’est le mieux qu’elles puissent faire. »
Compte tenu de tous ces personnages excentriques, lequel avez-vous préféré habiller ?
« J’adore la reine Charlotte [jouée par Golda Rosheuvel]. La vraie reine Charlotte est connue pour n’avoir jamais changé sa silhouette à partir du moment où elle est devenue reine au 18ème siècle. C’était un travail assez élaboré, entre les robes, les ornements, et les coiffures qui changent tout le temps. Elle ressemble à une barbe-à-papa qui passe par toutes les saveurs. Je la trouve emblématique de la série. »
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