« J’écris toujours l’histoire dont j’ai besoin », confie Aurélie Valognes
« La papesse de la littérature populaire » (Livre hebdo), « jeune star du roman feel good » (France 3) ou « romancière préférée des Français » (Elle). Depuis le carton mondial de son premier roman Mémé dans les orties en 2015, Aurélie Valognes enchaîne les succès avec ses récits grand public mêlant optimisme et histoires de famille à partager.
Ce mercredi, la jeune femme publie son septième livre Le Tourbillon de la vie (Fayard), un
roman à la fois lumineux et nostalgique sur la complicité intense entre Louis, un petit garçon de 8 ans et son grand-père Arthur, qui, à 78 ans, cache un lourd secret à ses proches. Un récit émouvant, né à l’issue du
confinement,
dont l’autrice résumait ainsi cet été à 20 Minutes l’inspiration : « Je ne vais pas commencer à vivre demain, je dois vivre dès aujourd’hui ».
A la veille de sa parution, la romancière est venue répondre en direct et en exclusivité aux lecteurs de 20 Minutes à l’occasion d’un Instalive. Extraits.
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Comment vous est venue cette belle idée ? (Roland, fan d’Aurélie Valognes et grand-père)
Aurélie Valognes : J’écris mes romans d’année en année, je n’en ai pas dans les tiroirs qui dorment et que je ressortirais. Donc celui-ci a été commencé pendant le premier confinement quand il était un peu difficile de travailler quand on a des enfants à la maison qui viennent gratter à la porte et qu’on doit faire faire les devoirs.
Pendant cette période-là, j’ai vraiment ressenti un manque de ne pas pouvoir voir mes proches et les serrer dans mes bras et notamment mes grands-parents que j’ai la chance d’avoir encore auprès de moi, en vie. Je me suis dit que c’était dingue car ce sont des années qui comptent encore plus pour eux que pour nous et malheureusement ils sont privés de nos visites, ils s’ennuient profondément je pense. Je me suis demandé à quoi ils pensent, à quoi ils occupent leurs journées ? Est-ce qu’ils pensent à nous, à nos souvenirs ensemble ? Et j’ai voulu inventer une histoire où on retrouve les moments de complicité que peut-être des grands-parents peuvent s’imaginer dans leur tête en revivant des moments passés avec leurs petits-enfants. Et j’avais aussi envie que les petits-enfants puissent se dire : on ne sait pas comment va se terminer cette histoire de Covid et si mes grands-parents vont forcément passer à travers cette maladie qui fait peur mais en tout cas les souvenirs profonds que j’ai partagés avec eux je m’en suis nourrie pour écrire cette histoire.
Vous êtes-vous inspirée de vos proches pour écrire cette nouvelle histoire ? (Laure) Vos liens avec vos grands-parents vous ont-ils inspirés (Valérie) ?
C’est vrai que je n’essaie jamais de parler vraiment de moi à la première personne ou de dire ce que je peux penser. Mais c’est toujours ce que je peux observer. Donc forcément je vole des tonnes de choses à mes deux garçons ! Je note tout le temps, leurs petites phrases, leurs perles parce que c’est plein de vie et qu’on ne peut pas vraiment les inventer, les créer.
Et ce grand-père-là, c’est pour le coup un personnage que j’ai complètement inventé, son secret aussi. Mais c’est un acteur qui a fait passer sa vie professionnelle avant son rôle de père et pendant le confinement j’ai vraiment eu ce sentiment compliqué de devoir parfois fermer la porte de mon bureau parce que j’avais besoin de respirer seule pour créer alors que j’avais mes enfants derrière… et que je répète tout le temps que mes enfants grandissent trop vite ! Ce dilemme de savoir ce qu’on doit sacrifier de sa vie personnelle ou professionnelle c’est une question qui me taraudait et qui était très personnelle.
Après un best-seller tous les ans depuis 2016, avez-vous de l’appréhension pour la sortie de ce nouveau livre ? (Valérie)
Quand j’écris, je ne réfléchis pas trop à ça. J’écris toujours l’histoire qui me fait envie, que j’ai envie de lire. C’est comme ça que ça a commencé avec Mémé dans les orties. C’était une période de ma vie où je n’allais pas très bien, où j’avais vraiment besoin d’une histoire qui soit pleine de vie, d’optimisme et qui me remonte le moral. C’est vrai que j’écris toujours l’histoire dont j’ai besoin et qui questionne certaines de mes problématiques personnelles.
Ensuite j’essaie de me rassurer toute seule : jusqu’à présent les lecteurs m’ont suivie. Je me dis : « Fais-toi confiance, va au bout de ton idée et si tu restes fidèle à toi-même et à tes valeurs ça devrait bien se passer ». Mais c’est vrai que j’essaie de ne pas du tout penser aux lecteurs et à ce qu’ils attendent parce que sinon peut-être je n’écrirais que des comédies et j’ai aussi besoin d’aller creuser plus profondément dans ce que je peux ressentir, dans mes troubles, dans mes petits moments de doute.
Le Tourbillon de la vie, d’Aurélie Valognes, aux éditions Fayard (288 pages, 18,90 euros)
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