D'où provient le syndrome de la bonne élève ?

Souvent considérée comme meilleures élèves que les garçons, les petites filles peuvent souffrir d’une image dans laquelle la société souhaite culturellement les enfermer. Et pour certaines, cette pression sociale ainsi exercée tout au long de leur scolarité conduit parfois à un perfectionnisme destructeur qui les suit tout au long de leur vie.  

Qu’est-ce que ce syndrome de la bonne élève ?

Ordonnée, assidue, consciencieuse, calme, disciplinée… Voici quelques-uns des adjectifs régulièrement utilisés pour qualifier le comportement des filles tandis que les garçons, eux, seraient plutôt jugés comme dissipés, mal organisés ou désordonnés. En d’autres termes, la société accorde aux garçons le droit d’avoir des défauts et promeut, chez les petites filles, une culture de la perfection qui peut avoir d’importantes répercussions sur leur avenir.

En effet, le syndrome de la bonne élève résulte d’une construction psychique relativement complexe dans laquelle la jeune fille ne trouvera satisfaction que si elle est félicitée par autrui. Pour cela, elle va travailler de manière acharnée afin d’obtenir de bonnes notes et l’approbation de ses professeurs. La note va devenir pour elle un véritable référentiel de sa valeur intrinsèque.

Syndrome de la bonne élève : comment se crée-t-il ?

Souvent jugées comme particulièrement douées, voire exceptionnellement brillantes, les femmes victimes de ce syndrome méconnu vont vivre leur scolarité dans un climat oppressant. La peur de l’échec, en l’occurrence ici de la mauvaise note, va les conduire à redoubler d’efforts et, de fait, à susciter l’admiration de la part de leurs parents et du corps enseignant. Progressivement, le cercle vicieux va s’instaurer : dans leur esprit en formation, la récompense et les encouragements vont être perpétuellement associés au travail fourni.

Pour caricaturer, la jeune élève va ainsi penser que l’amour et la reconnaissance de ses pairs sont conditionnés à ses performances scolaires. La construction de sa confiance en soi va alors être biaisée. Dans certains cas, ce type de comportement s’ancre tellement profondément qu’il va se poursuivre dans le monde de l’entreprise. Là, les conséquences peuvent être désastreuses et conduire à un épuisement à la fois psychologique et physique. 

Syndrome de la bonne élève : comment s’en défaire ?

Pour sortir de l’engrenage dans lequel le syndrome de la bonne élève conduit certaines petites filles, les parents ont un rôle majeur à jouer. Ce sont eux qui vont aider leurs enfants à construire et à renforcer leur estime de soi. Il est donc impératif qu’ils n’établissent pas de corrélation systématique entre une bonne note et la fierté qu’ils ont à l’égard de leur progéniture.

Le droit à l’erreur doit faire partie de la construction de l’enfant. Il doit apprendre à perdre, à faillir, à ne pas être le meilleur afin de ne pas s’enfermer dans un perfectionnisme qui va tendre, au fil des années, vers la démesure. Lorsque ce syndrome perdure à l’âge adulte, un travail sur soi, possiblement accompagné par un psychothérapeute, est indispensable pour apprendre à agir sans attendre la récompense, l’approbation ou le contentement de l’autre.

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