Des libraires nous livrent leurs coups de cœur de la rentrée littéraire

Tous nouveaux tous beaux, ils commencent ce mercredi à apparaître dans les librairies. 511 livres – dont 65 premiers romans et 145 romans étrangers – sont sur la ligne de départ en cette
rentrée littéraire qui verra les parutions s’étaler jusqu’à courant septembre. Il faudra compter avec le 
Amélie Nothomb annuel, Les Aérostats (Albin-Michel), ou avec Histoires de la nuit (Les Editions de Minuit) de Laurent Mauvigner annoncé un peu partout comme l’un des indispensables de la rentrée – il sera disponible le 3 septembre. Mais pour vous aider à vous y retrouver dans cette forêt de pages et de couvertures colorées, rien ne vaut les conseils des libraires. 20 Minutes a recueilli les suggestions de trois d’entre eux.

« Apeirogon », de Colum McCann

Apeirogon est « une figure géométrique au nombre infini de côtés » informe Gaëlle de la librairie Page 189, située dans le 11e arrondissement de Paris. Dans ce roman, qui paraît jeudi chez Belfond, l’auteur irlandais raconte la trajectoire de l’Israélien Rami Elhanan et du Palestinien Bassam Aramin déchirés par la perte de leurs filles respectives et qui s’unissent pour un combat commun : la paix. Le récit est celui de « personnes qui se parlent pour faire avancer les choses. Une œuvre à la fois « facile à lire, brillante et passionnante », assure la libraire.

« Rien pour demain », de Bruno Remaury

Côté littérature française, Gaëlle encourage à lire Rien pour demain de Bruno Remaury (José Corti Editions, sortie le 27 août). L’auteur traite de manière singulière « la grande histoire à travers le regard de personnage comme vous et moi », décrit la libraire. Au fil des pages s’entrecroisent les récits de l’astronome John Herschel, de l’industriel Louis Renaut, de Claude Monet, du capitaine Crochet ou bien encore de « Nicolas Sarkozy à Dakar, ce « petit homme blanc » jamais nommé mais que l’on découvre en filigrane ». Un texte sur notre rapport au monde, « brillamment écrit » conclut Gaëlle.

« Le coût de la vie » de Deborah Levy

Côté récits autobiographiques, misez sur l’autrice Deborah Levy qui couche sur le papier son expérience de femme en pleine reconstruction à la suite d’un divorce. Dans Le coût de la vie (publié jeudi aux Editions du Sous-sol), elle témoigne de son combat – ou plutôt de celui de toutes les femmes en quête d’une vie à elles. Gaëlle salue « un très beau texte, qui ne donne pas de leçon. Il est empreint de cynisme, mais c’est très à la mode. »

« Un jour ce sera vide » de Hugo Lindenberg

Direction Le Comptoir des mots, librairie du 20e arrondissement de Paris. Philippe, le libraire, a été séduit par Un jour ce sera vide, le premier roman du journaliste Hugo Lindenberg édité chez Christian Bourgeois ce jeudi. Le livre narre l’éveil d’un jeune garçon en vacances d’été sur la côte normande. Par ses contemplations, « il arrive à nous faire ressentir différentes sensations liées à l’enfance », souligne Philippe. Une plongée dans l’esprit fantasque et solitaire du jeune garçon, dont l’auteur, « par toutes petites touches, parvient à dessiner toute l’histoire familiale ». Le texte, à la fois « subtil et charmant », explore les méandres des sentiments avec « élégance et maîtrise » salue le libraire.

« Betty » de Tiffany McDaniel

Ce roman de l’Américaine Tiffany McDaniel, déjà disponible et édité chez Gallmeister, suit les traces de Betty Carpenter durant 700 pages. Née d’une mère blanche et d’un père Cherokee, « elle est typée amérindienne », note Philippe du Comptoir des Mots. Il ajoute : « A travers le roman, on se confronte à la question du racisme des Etats-Unis envers les Indiens. » Via la voix de sa narratrice, l’autrice traite également « des violences, notamment sexuelles, faites aux femmes ». Soit, « un livre marquant, dont on va beaucoup entendre parler », prédit le libraire.

« Chavirer » de Lola Lafon

Paru ce mercredi chez Actes Sud, Chavirer raconte l’histoire de Cléo, une adolescente de 13 ans qui rêve d’un avenir dans la danse et rejoint une école prestigieuse. Or, la narratrice finit par « se rendre compte qu’il s’agit d’une arnaque et est agressée sexuellement », avance Ophélie de La Librairie du Tramway, dans le troisième arrondissement de Lyon. Au fil des pages, le point de vue de Cléo se meut et nous fait part de ce récit traumatisant une fois adulte. Un regard rétrospectif appuyé par « une langue incisive remarquable », applaudit la libraire.

« Cinq dans tes yeux » de Hadrien Bels.

C’est un plébiscite à la Librairie du Tramway. Ophélie l’assure : « Trois d’entre nous avons lu et adoré Cinq dans tes yeux » paru chez L’iconoclaste. Le premier roman d’Hadrien Bels arpente les rues de Marseille des années 1990 jusqu’à aujourd’hui, où les bobos sont partout. Stress raconte son enfance dans les quartiers populaires et présente ses amis aujourd’hui chauffeur de bus, agent de sécurité, dealer. Son rêve ? Devenir cinéaste et rejouer leur temps passé. « Un roman assez extraordinaire », s’enthousiasme Ophélie.

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