Cancer du col de l’utérus : comment se déroule le dépistage généralisé ?
Chaque année, le cancer du col de l’utérus provoque 1 100 décès. Pour y remédier, un programme de dépistage organisé vient d’être lancé.
Chaque année en France, près de 3000 cancers du col de l’utérus sont dépistés et plus d’un millier de femmes en meurent. Une pathologie qui résulte d’une infection virale transmise par voie sexuelle due principalement à des papillomavirus humains (ou HPV).
Le gouvernement a donc décidé, dans le cadre du plan cancer 2014-2019, de généraliser son dépistage aux femmes âgées de 25 à 65 ans. Celles-ci recevront en ce début d’année 2019 un courrier les invitant à en réaliser un tous les trois ans, après les deux premiers tests effectués à un an d’intervalle. Il sera intégralement pris en charge par la Sécurité sociale.
Seulement six femmes sur 10 réalisent des frottis de dépistage réguliers, alors même que l’Institut national de cancer (Inca) estime que « 90% des cancers du col de l’utérus pourraient être évités avec un test de dépistage réalisé tous les 3 ans« .
Des frottis pour repérer les lésions précancéreuses
Le dépistage consiste en un frottis cervico-vaginal réalisé par un médecin, un gynécologue, ou une sage-femme. Il permet de déceler des lésions précancéreuses et des tumeurs précoces, et donc de traiter avant que la pathologie ne devienne trop agressive. En effet, ces dernières apparaissent 10 à 15 ans avant le stade de cancer. Plus tôt elles sont prises en charge, plus les chances de survie sont élevées.
Santé Publique France1 rappelle que la prévention passe également par la vaccination anti-HPV, recommandée aux jeunes filles entre 11 et 14 ans.
Cancer du col de l’utérus : des risques à tous les âges
Après la ménopause, peu de femmes se font dépister car elles sont souvent moins suivies sur le plan gynécologique. Pourtant, leur risque de développer un cancer du col utérin n’est pas nul jusqu’à 65 ans, dans la mesure où les HPV mettent des années à transformer les cellules saines en cellules malignes.
En revanche, trop de jeunes filles subissent inutilement des frottis. 35,5% des femmes de moins de 25 ans en ont réalisé un ces trois dernières années.
Or, à cet âge, cet examen « génère plus d’effets négatifs que de bénéfices », estime Norbert Ifrah, président de l’Institut national du cancer2. En effet, avant 25 ans, les lésions HPV peuvent être uniquement transitoires. Or, lorsque le test est positif, les médecins proposent une ablation partielle du col (exérèse par conisation) susceptible de compromettre une future grossesse (fausse couche ou accouchement prématuré).
1 http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-et-traumatismes/Cancers/Donnees-par-localisation/Cancer-du-col-de-l-uterus.
2dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 24 janvier 2017 (http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2017/2-3/index.html).
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