Au secours, j’ai un zona !
Éruption cutanée douloureuse, sensation de brûlure, plaques rouges… Très incommodant, le zona peut se révéler grave. Le Professeur Olivier Chosidow, chef du service de Dermatologie des Hôpitaux Universitaires Henri Mondor, nous explique tout sur cette pathologie liée au virus de la varicelle.
Très douloureux, le zona se manifeste par des vésicules rouges, sur fond inflammatoire, localisées unilatéralement. Si l’éruption se guérit plutôt bien, elle n’en n’est pas moins très douloureuse et socialement invalidante. Comme nous le précise le Professeur Olivier Chosidow, chef du service dermatologie des Hôpitaux Universitaires Henri Mondor, il est nécessaire d’établir un diagnostic rapide pour bien traiter un zona.
Le zona : quand le virus de la varicelle se réactive
À l’âge adulte, on estime que 90% des gens ont eu la varicelle – certains ne s’en sont d’ailleurs même pas aperçu. À la suite de la guérison de la maladie, le virus de la varicelle et du zona (VZV), lui, reste malgré tout latent. « Le virus « dort » dans les ganglions sensitifs et, à certaines occasions, il se réveille, réplique et descend vers la peau le long des axones dudit ganglion sensitif », nous explique le Pr Chosidow.
« Il attaque alors le segment correspondant au territoire métamère du ganglion. » Le virus détruit alors les cellules de la peau et l’on voit apparaître des petites cloques sur fond rouge. Les zones les plus fréquentes d’apparition du zona sont les zones intercostales et faciales (avec un risque d’atteinte oculaire).
Des symptômes douloureux
Le zona peut être très douloureux, et ce, à différents stades. Avant l’éruption, on peut déjà ressentir des sensations désagréables de brûlures. Au plus fort de l’éruption, il brûle et démange. Après l’éruption, les douleurs peuvent persister très longtemps (alors que le zona a cicatrisé) : les personnes qui en ont été atteintes ressentent alors souvent des décharges électriques. Ces douleurs dites post-zostériennes sont plus fréquentes chez les personnes âgées de plus de 50 ans lors de l’apparition du zona.
« Le virus du zona est contrôlé par l’immunité. Lorsqu’on vieillit, nos défenses immunitaires décroissent : c’est l’immunosénescence. Les sujets de plus de 50 ans sont donc plus à risque au zona », explique le dermatologue. Il existe un vaccin unidose disponible après 50 ans qui n’est remboursé que chez les patients les plus sensibles et à risque (sujets de 65 à 79 ans).
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Quelles causes ?
On relie souvent stress et zona. Une équation à prendre avec quelques réserves, car rien n’est prouvé. En revanche, le zona se développant lorsque l’immunité est fragilisée, le Pr Chosidow cite comme terrains à risque tous les troubles de l’immunité cellulaire, le VIH, certains traitements invasifs comme la chimiothérapie. « Le zona est parfois associé à une maladie sous jacente, il est donc important de bien se faire examiner par son médecin traitant lorsqu’on y est sujet ».
De plus, « si certains zonas peu étendus peuvent guérir seuls, la plupart nécessitent un traitement et une prise en charge rapide. Il faut consulter en urgence lorsqu’il est lié à de fortes douleurs, lorsqu’il atteint l’œil – et la zone faciale en général -, lorsqu’il cause de la fièvre et lorsque l’éruption, très étendue, provoque des lésions partout. »
Quels traitements contre le zona ?
Le premier geste pour prévenir la contagion, est d’éviter tout contact avec les personnes qui n’auraient pas encore eu la varicelle et pourraient donc l’attraper (femme enceinte, nourrisson…).
Il est important de désinfecter localement et de surveiller l’évolution. « Chez les sujets de plus de 50 ans ou lorsque le zona a une forme grave, il nécessite un traitement antiviral, soit sous forme de comprimé, soit intraveineux en hospitalisation », indique l’expert. En revanche, le traitement antiviral, pour être le plus efficace et prévenir les douleurs post-zostériennes, doit être administré dans les 72 heures après le début de l’éruption : « le plus compliqué, c’est qu’il faut que quelqu’un pose le diagnostic ».
Lorsque le zona atteint l’œil, il est obligatoire de consulter un ophtalmologue, qui surveillera les éventuelles lésions. Le Pr Olivier Chosidow se veut rassurant : « habituellement, on ne fait qu’un épisode de zona dans sa vie, et souvent, il se guérit très bien sans douleurs post-zostériennes ».
Les gestes à ne pas faire
En cas de zona, l’automédication est bien évidemment proscrite. Si la zone concernée est celle du visage, inutile de camoufler l’éruption avec du maquillage ou de la couvrir avec une pansement, toute occlusion ne ferait qu’aggraver le mal et augmenter les risques d’infection. On évite également toute exposition au soleil jusqu’à la guérison complète : entre 3 et 9 semaines dans les cas les plus sévères.
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