Une époque formidable a 30 ans : le film de Gérard Jugnot plus que jamais d'actualité…

Sans doute le film le plus humaniste de Gérard Jugnot, « Une époque formidable » est sorti il y a tout juste 30 ans. Et offrait à Richard Bohringer un rôle magnifique, le meilleur de sa carrière. Pourtant, Jugnot n’avait pas pensé à lui de prime abord.

Michel Berthier est cadre moyen dans une société spécialisée dans la vente de matelas, lorsqu’il se fait licencier. Voulant à tout prix avoir un enfant avec sa femme Juliette, qui en a déjà deux d’un premier mariage, il ne dit rien, mais se retrouve très vite en situation de devoir quitter le foyer familial. Après quelques mésaventures, Michel Berthier rencontre Crayon, Mimosa et Le Toubib, qui vont devenir ses compagnons d’infortune de ce nouveau pauvre parmi les SDF…

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  • "Un homme en colère" : le remake du "Convoyeur" vu par Josh Hartnett
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VIDÉO SUIVANTE

Vous avez peut-être reconnu le synopsis du film Une époque formidable, sorti il y a tout juste 30 ans, le 19 juin 1991.

Pour mémoire, c’était ça…

Après Pinot simple flic (1984), la comédie potache et nostalgique Scout toujours (1985), et la comédie sauce médiévale Sans peur et sans reproche (1988), c’est peu dire que l’on attendait pas franchement Gérard Jugnot avec une comédie dramatique aussi réussie qu’Une époque formidable.

Car si le rire peut être franc avec des dialogues qui sonnent souvent très juste dans ce film porté notamment par Ticky Holgado et Richard Bohringer, il sait aussi se faire très amer, soulignant que la mise au ban de la société peut frapper n’importe qui et surtout très vite; pas seulement les petites gens.

Sans doute le film le plus humaniste de Jugnot, Une époque formidable reste malheureusement plus que jamais d’actualité. Selon les chiffres fournis par le Ministère de la Santé et des solidarités, 8 millions de personnes (familles, personnes seules et jeunes) avait besoin de l’aide alimentaire fin 2020, pour ne pas avoir faim; soit 12% de la population. Huit fois plus que dans les années 1980.

Selon la Fondation Abbé Pierre, connue notamment pour son combat sur le mal logement, la France compte 300.000 sans-domicile fixe; un chiffre qui a doublé depuis 2012 et la dernière enquête de l’INSEE. Sur ce chiffre, 11.000 personnes vivent encore dans des bidonvilles, selon une enquête de la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal)…

« Hé toi ! Combien tu payes pour filmer la misère ? Combien on te paye pour filmer les pauvres ? L’émotion ca se paye ! Si tu veux des larmes, faut que tu casques ! » lâche dans le film le personnage de Toubib (Richard Bohringer) à une Zabou Breitman journaliste. Plus loin : « Crayon, mets des guillemets quand tu parles aux dames ! » lance Bohringer à Ticky Holgado, qui violente verbalement une passante dans la rue. Ou encore, dans une scène poignante, lorsqu’il interpelle une foule en pleine rue, avec une voix étranglée par l’émotion : « C’est vous qui l’avez tué ! Vous n’en vouliez pas ! Personne n’en voulait ! »

Avec sa voix rauque et chaleureuse, la composition de Bohringer sous les traits de Toubib, clochard au grand coeur, toute en nuances et verbe haut, est assurément la meilleure de sa carrière à l’écran. Pourtant, ce n’est pas à lui auquel Jugnot pensa de prime abord pour le rôle.

Comme il l’a révélé dans son autobiographie, Le Dictionnaire de ma vie, Jugnot pensa d’abord confier le rôle du Toubib à Philippe Noiret. « J’avais pensé qu’il serait un clochard exceptionnel. Noiret, Rochefort, et Marielle, ces trois acteurs de démesure étaient aussi des voix. Avec mon petit organe voilé, j’admirais beaucoup leurs envolées vocales lyriques et pittoresques. A l’écran comme dans la vie, ils avaient une langue magnifique. Je pouvais les écouter des heures ».

Noiret déclina le rôle, tournant la même année dans J’embrasse pas d’André Téchiné, où il incarne un animateur TV homosexuel. Jugnot et Noiret se donneront malgré tout la réplique quatre ans plus tard dans la comédie pas forcément mémorable Fantôme avec chauffeur, sous la direction de Gérard Oury, qui signait là son avant dernier film.

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