« Top Chef » ne tombe pas dans le ppppiège de la révolution

  • La saison 11 de Top Chef débute sur M6 ce mercredi soir.
  • Jean-François Piège a quitté le jury, remplacé par le chef Paul Pairet.
  • Ce changement de juré mis à part, l’émission mise sur sa recette habituelle.

« Jean-François est parti, Paul arrive, voilà. » La nouveauté de la saison 11 de Top Chef, qui débute ce mercredi soir sur M6, c’est encore
Hélène Darroze qui en parle le mieux. La cheffe n’est pas du genre à s’émouvoir du départ de Jean-François Piège,
figure historique du programme depuis ses débuts.

« C’est pour lui, aussi, que j’avais accepté de venir il y a six ans, explique encore Hélène Darroze. Il apportait une crédibilité au programme. » Voilà pour l’hommage, également rendu par les deux autres « anciens » du jury. « On a observé une minute de silence », rigole Philippe Etchebest. « C’était la mémoire de l’émission. Paul Pairet apporte tout autre chose. Il fallait ça… », complète Michel Sarran.

Un nouveau déjà adopté

La seule véritable nouveauté de cette nouvelle saison s’appelle donc Paul Pairet. Chef trois étoiles dont le restaurant Ultraviolet, à Shanghai, bouscule les habitudes des clients gastronomes, notamment avec son culte du secret (l’adresse du restaurant est inconnue) et son usage des technologies. Surprendra-t-il les téléspectateurs de Top Chef ? Pas sûr. D’abord parce que sa tête, et sa casquette, sont déjà connus des fans du programme. Il était apparu l’an dernier parmi l’aréopage de chefs trois étoiles venus rendre hommage à Top Chef
pour les dix ans du programme.

Surtout, Paul Pairet a su jouer les bons élèves. « J’étais un peu intimidé et anxieux. C’est un métier, la télévision, que je ne connais pas. Je connaissais Philippe et Hélène, et Michel un peu moins. Finalement je me suis senti très vite très bien accueilli et à l’aise. » Paul Pairet a ainsi tout de suite trouvé sa place, qui n’est pas celle qu’occupait le très exigeant et froid Jean-François Piège. « Paul, c’est un poète, un rêveur, explique Philippe Etchebest. Quand il se lance dans des explications, tu ne sais jamais où il va aller… ni quand ça va finir ! »

Une recette ancestrale

En vannant, gentiment, le nouveau venu sur sa méconnaissance des codes télévisuels très établis de Top Chef, les jurés du programme montrent à quel point ils sont devenus des experts du genre. En onze éditions, Top Chef est devenu un show à la gloire de la gouaille de ses chefs stars. Leur personnalité est mise très en avant et la narration, en voix off, leur incombe à presque 100 %.
Stéphane Rotenberg se contente de… passer les plats.

Le peu d’impact majeur de ce nouveau juré sur Top Chef (même si sa méthode de « management » doux sort un peu de l’ordinaire) montre la force du programme qui n’a pas besoin de révolution pour continuer à intéresser. Outre les chefs qui cabotinent plaisamment et les candidats plus ou moins attachants, Top Chef repose sur une mécanique immuable. Les maîtres mots de cette saison sentent ainsi clairement le réchauffé : excellence, engagement et audace. De l’aveu même des chefs, tout ça est déjà acquis depuis plusieurs saisons. « Le développement durable, les filières courtes, les produits de saison… Ce n’est plus seulement une tendance, c’est une vraie prise de conscience », explique Hélène Darroze. « Les candidats savent qu’ils doivent être impeccables et audacieux, ajoute Michel Sarran. C’est un prérequis. Quand ils viennent à Top Chef, ils savent où ils mettent les pieds. » Les téléspectateurs aussi.

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