Rock'n'Roll (M6) Guillaume Canet : "Johnny Hallyday est formidable dans cette scène, tellement touchant…"

ARCHIVE. M6 diffuse ce soir le film Rock’n’roll. Dans cette comédie personnelle et décalée qu’il a réalisée, Guillaume Canet joue son propre rôle et s’interroge sur notre époque. Et, pour apprendre à être rock’n’roll, il demande conseil à Johnny, le “Patron”. Souvenirs, souvenirs…

La première diffusion télé de votre film signifie-t-elle pour vous quelque chose ?

Guillaume Canet : Oui, bien sûr. C’est très agréable de constater qu’un film continue sa vie. Quand je vois le succès à la télévision des Petits Mouchoirs ou de Ne le dis à personne, je suis très heureux. Surtout à une époque où il est de plus en plus difficile de convaincre les gens d’aller dans les salles obscures. Le nombre d’entrées au cinéma qu’a obtenu Rock’n’roll m’a rassuré (1,3 million, ndlr), mais j’ai envie que le plus grand nombre le voie.

Avec le recul, est-ce le film que vous vouliez faire ? 

Totalement. Je l’assume du début à la fin. J’étais content de voir que les spectateurs étaient surpris par la deuxième partie, un peu décalée. Si vous pouviez, d’ailleurs, garder le secret, comme les journalistes l’ont fait au moment de sa sortie, ce serait vraiment cool.

Que vouliez-vous dire en mettant en scène le quotidien de votre propre couple avec Marion Cotillard ?

Je voulais parler de l’image. Celle que l’on a des gens, mais aussi celle que l’on a de soi. Comment on se voit vieillir, aussi. On doit absolument être beau, jeune, musclé… C’est un film sur notre époque narcissique qui produit des selfies à tout-va.

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La presse raconte-t-elle toujours autant d’inepties sur votre couple ou Rock’n’roll a-t-il calmé le jeu ?

(Rires) Je ne sais pas encore. Ces derniers temps, aucun événement ne nous a concernés, je verrai bien sur le long terme si cela a produit un quelconque effet !

Dans cette comédie, vous demandez à Johnny comment faire pour être « rock’n’roll ». Avait-il accepté facilement de jouer son propre rôle de manière décalée ?

Il a tout de suite accepté. L’idée était que ce soit drôle et émouvant. Et il est formidable dans cette scène, tellement touchant. Son personnage − lui, sans être lui − fait un constat un peu triste sur notre époque, plus rock du tout. Une époque normée où le subversif n’a plus sa place.

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Comment vous étiez-vous rencontrés ? Il aimait, paraît-il, votre cinéma…

Oui, il m’avait appelé après avoir vu et aimé mon premier long-métrage, Mon idole. Il m’avait invité à dîner chez lui, et nous avons beaucoup parlé de cinéma. C’était un passionné, il regardait des films toute la journée. Nous avons d’ailleurs fini par en regarder un à 2 heures du matin ! C’était un artiste hallucinant et un homme extraordinaire. Mais, c’est réducteur de parler de lui de cette façon, en interview… Les mots sont très faibles pour exprimer tout ce que je ressens.

C’est quoi, finalement, « être rock’n’roll » ?

Se foutre de cette image qu’on nous impose. Être libre d’être soi-même et ne laisser personne vous obliger à être quelqu’un d’autre.

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Un Rock’n’roll 2 est-il prévu ?

Ah non, pour le moment, je ne vois pas de suite possible. C’est déjà difficile avec Les Petits Mouchoirs…

 Où en êtes-vous, d’ailleurs ?

Je suis en plein dedans. Je suis un fou furieux, je reviens dessus, je change des trucs… Je veux être absolument satisfait d’un scénario avant de me lancer.

Rock’n’Roll est diffusé jeudi 5 décembre à 21h05 sur M6.

Interview Olivier Boucreux

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