Noé sur France Ô : Russell Crowe en danger, tournage interrompu… Un film qui s'est fait dans la douleur
A l’occasion de la diffusion de « Noé » ce soir sur France Ô, retour sur l’historique de production complexe de ce blockbuster réalisé par Darren Aronofsky (« Black Swan ») et emmené par Russell Crowe.
Sixième long métrage de Darren Aronofsky, Noé voit Russell Crowe prêter sa carrure imposante au rôle-titre, un homme promis à un destin exceptionnel lorsqu’un déluge apocalyptique s’apprête à détruire le monde. Sorti en 2014, cet ambitieux blockbuster est un projet au processus de production très mouvementé (comme souvent chez ce metteur en scène atypique). A l’occasion de la diffusion du film ce soir sur France Ô, retour sur cette genèse.
ARONOFSKY COMMENCE PAR FAIRE UNE BD !
Darren Aronofsky envisage de faire un film sur cette figure biblique qui le fascine depuis son enfance dès la fin des années 1990. Après la sortie de Pi, son premier long métrage, il se consacre donc à l’écriture d’un scénario centré sur ce personnage, mais le met en stand-by pour s’atteler à Requiem For A Dream, son second long métrage. Il y revient ensuite en 2003, déjà avec pour objectif de faire de Noé un guerrier sombre et tourmenté.
Dans les années 2000, le metteur en scène choisit toutefois de prioriser ses autres projets (The Fountain, The Wrestler, Black Swan). En 2010, il coécrit avec Ari Handel une bande-dessinée intitulée « Noé, pour la cruauté des hommes » (les dessins sont signés Niko Henrichon). L’ouvrage, publié aux éditions Le Lombard et inspiré du célèbre conte biblique (tout en conjuguant aventure, fantastique et engagement humaniste), sort peu de temps après Black Swan.
Dans la foulée, Aronofsky boucle le scénario de Noé et obtient le feu vert de Paramount et Regency pour adapter cet ouvrage en film, et ce pour un budget avoisinant les 125 millions de dollars.
BALE ET FASSBENDER PRESSENTIS
La phase de casting s’est elle aussi révélée compliquée : Darren Aronofsky souhaite d’abord confier le rôle-titre à Christian Bale puis Michael Fassbender (très demandé en 2012), mais ces deux acteurs athlétiques sont contraints de refuser pour cause d’incompatibilité du temps. C’est alors le massif Russell Crowe qui est choisi. A noter que Bale a eu droit à son propre film biblique avec Exodus: Gods and Kings, sorti la même année que Noé.
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Pour l’anecdote, Crowe devait jouer le personnage principal de The Fountain (2006) à la place de son ami Hugh Jackman, mais il avait refusé parce qu’il n’avait pas (selon ses dires au micro d’AlloCiné) compris le scénario.
Pour le personnage de Ila, Dakota Fanning est dans un premier temps pressentie avant Emma Watson, et pour Naameh, c’est Julianne Moore qui est envisagée la première. L’actrice se désiste elle aussi pour des raisons de planning, au profit de Jennifer Connelly (qui retrouve donc le cinéaste après Requiem For A Dream et Crowe après Un homme d’exception). Enfin, pour jouer le méchant, Aronofsky préfère le charismatique Ray Winstone à Liam Neeson, Liev Schreiber et Val Kilmer.
LE KAYAKISTE RUSSELL CROWE SECOURU…
Le tournage s’est quant à lui étendu sur une durée de 14 mois. Aronofsky et son équipe ont dû faire face à plusieurs imprévus : la présence de l’ouragan Sandy qui leur a fait stopper toute activité ou encore Russell Crowe qui a été secouru par les gardes-côtes lors d’une randonnée en kayak… L’acteur était parti avec un ami et tous les deux se sont fait surprendre par la tombée de la nuit.
Le travail titanesque sur les effets spéciaux, avec Industrial Light and Magic, s’est également avéré complexe et a nécessité plus de temps que prévu (certains membres de la célèbre société ayant travaillé sur Noé ont dit qu’il s’agissait de leur prestation la plus difficile).
A sa sortie, le blockbuster a été plutôt bien reçu par le public, puisqu’il a rapporté pas loin de 362 millions de dollars de recettes mondiales, et ce pour un budget estimé à 125 millions. Il s’agit du plus gros succès de Darren Aronofsky, même si Black Swan a été beaucoup plus lucratif compte tenu de son coût de production bien plus modeste de 13 millions (pour 331 millions de recettes).
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