Master and Commander (Arte) "Russell Crowe a tout de suite pris le commandement du navire"
Cette superproduction diffusée ce soir sur Arte met en scène Russell Crowe en charismatique commandant de vaisseau. Les coulisses d’un somptueux défi cinématographique.
D’après une histoire vraie
Pour imaginer le périple du capitaine Jack Aubrey (incarné par Russell Crowe), dont le vaisseau anglais le HMS Surprise traque, en 1805, un navire français, le réalisateur Peter Weir s’est inspiré des écrits de Patrick O’Brian. Les ouvrages de ce Britannique, passionné d’histoire maritime, retracent l’incroyable destin de l’amiral Thomas Cochrane (1775-1860), héros de la Royal Navy, qui captura, au XIXe siècle, cinquante navires ennemis. Une fois son travail scénaristique achevé, Peter Weir a voyagé à bord d’une réplique du vaisseau de Thomas Cook. Comme les matelots, il a dormi dans des hamacs et étudié dans les moindres détails la vie de labeur qui avait cours alors : « Entre ces hommes d’honneur régnait une vraie solidarité », note-t-il. Le réalisateur a su restituer avec justesse ce bel esprit qui soudait l’équipage, du mousse de 8 ans aux vieux loups de mer…
Russell Crowe en impose
Lorsqu’il débarque sur le pont, l’acteur néo-zélandais, flamboyant dans son uniforme de commandant, en impose, à tel point que les six cents figurants le saluent respectueusement. « Russell a tout de suite pris le commandement du navire », témoigne Peter Weir. Habité par son personnage, Crowe se métamorphose devant les caméras en officier supérieur de la Royal Navy : il vérifie les cordages, enguirlande les mousses perchés sur les mâts et prépare son itinéraire sur un planisphère, avec un compas. Sur le plateau, l’équipe est conquise.
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Une authentique traversée du XIXe siècle
Bénéficiant d’un budget de 135 millions de dollars, Peter Weir a pu reconstituer des décors d’époque avec minutie. La frégate, à l’origine un trois-mâts racheté à une école de voile américaine, est réaménagée de fond en comble par des menuisiers spécialisés en charpente ancienne, à partir de plans fournis par l’Amirauté britannique. Plus de cinq tonnes de cordages ont été acheminées à bord, et les toiles des voiles sont similaires à celles utilisées au XIXe siècle. Mieux : les costumes, sabres, chaussures et hamacs sont fabriqués avec les matériaux utilisés à cette époque.
Des batailles navales à couper le souffle
En ouverture et à la fin du film, les deux scènes de batailles navales sont époustouflantes. Rien d’étonnant, sachant la logistique qu’elles ont nécessitée. Les abordages, réalisés sur un bateau grandeur nature de 300 tonnes, monté sur un vérin hydraulique, sont filmés au beau milieu d’un bassin de trois hectares, situé à Baja California, au Mexique, où a été filmé Titanic, de James Cameron. Les canons, crachant des boulets de huit kilos, ont été fondus comme ceux à l’époque des guerres napoléoniennes. Et, lors des scènes de batailles capturées en long travelling depuis dix caméras-grues, le souffle de trois réacteurs d’avions restitue la houle… Autour d’un Russell Crowe survolté, la furie des combats est telle que cinq cascadeurs se blessent. Peter Weir jubile : « À l’époque, ce devait être à peu près comme cela ! »
Master and Commander : de l’autre côté du monde, est à voir dimanche 17 janvier à 20h55 sur Arte.
Jean-Baptiste Drouet
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