Les Crevettes pailletées rendent l'Ukraine (un peu) plus gay
- Les sportifs gays contraints à une escale en Russie se heurtent à l’homophobie ambiante.
- « La Revanche des Crevettes pailletées » milite contre l’intolérance avec beaucoup d’humour.
- Cinéastes et acteurs soutiennent l’équipe ukrainienne avec laquelle ils ont tourné ce film gorgé d’optimisme.
L’actualité a rattrapé la fameuse équipe de water-polo gay. La Revanche des Crevettes pailletées, réalisé comme le premier volet de 2019 par Cédric Le Gallo et Maxime Govare, fait atterrir ses héros sportifs en Russie. Mais c’est en Ukraine qu’a été tournée cette comédie gorgée d’un optimisme teinté de gravité pour dénoncer l’homophobie.
« Pour nous renouveler, nous avons voulu confronter nos Crevettes à un endroit où les gays ne sont pas bienvenus, confie le coréalisateur Cédric Le Gallo à 20 Minutes. La Russie s’est rapidement imposée comme une évidence. » La petite bande découvre avec horreur les expéditions punitives anti-gays et les thérapies de conversion pratiquées au pays de Vladimir Poutine. « Le défi était de garder le sens de l’humour qui a séduit les spectateurs du premier film tout en abordant des thématiques sérieuses mais il n’était évidemment pas question de filmer en Russie », ajoute le coréalisateur Maxime Govare.
Solidaires à la ville comme à l’écran
C’est l’an dernier entre Kiev et Lviv que les Crevettes se sont transportées pour de nouvelles aventures sérieusement militantes, mais toujours aussi délirantes. « On a failli finir surgelés, se souvient le comédien Geoffrey Couët, mais l’accueil de la population nous a réchauffé le cœur. » Acteurs et techniciens ukrainiens étaient aux petits soins pour les Français. « On n’aurait jamais pu imaginer que, quelques mois plus tard, la guerre allait éclater », souffle l’acteur Roland Menou. Réunis sur une terrasse parisienne, cinéastes et interprètes sont également sidérés par la détresse de leurs amis ukrainiens.
« Les Crevettes pailletées sont porteuses d’un message généreux qui prend un sens particulièrement douloureux aujourd’hui, insiste l’acteur Michaël Abiteboul. On se sent très impuissants. » La solidarité qui habite les personnages du film, s’est communiquée à tous. « On enregistre des vidéos pour eux, insiste Cédric Le Gallo. Cela peut sembler peu de chose, mais c’est important pour eux dont la principale crainte est que le peuple ukrainien soit oublié. » A la fin de chaque avant-première, le message « Slava Ukraini » (« Gloire à l’Ukaine ») a été capté par les réalisateurs et transmis à leur équipe là-bas, dont certains membres ont pris les armes pour défendre leur pays.
La Revanche des Crevettes pailletées rend ces héros toujours plus attachants dans leur guerre contre l’intolérance sous toutes ses formes. On plonge avec délices dans ce film où le rire se révèle une arme fabuleuse pour célébrer les différences et dénoncer l’injustice dans la vie comme à l’écran.
Source: Lire L’Article Complet