Léon (TMC) Comment Luc Besson a recruté Natalie Portman

En 1994 Luc Besson signe ce film d’action devenu culte et révèle une jeune débutante de 12 ans qui a déjà l’envergure d’une grande actrice…

Mai 1992, New York. Luc Besson affiche sa tête des mauvais jours. Il peine à dénicher « sa Mathilda » parmi les centaines de candidates d’un casting monstre qui dure depuis bientôt deux mois. Il sait que cette gamine de 12 ans, clé de voûte de son thriller, doit faire preuve d’un cran exceptionnel. Dans le scénario original, que le réalisateur a écrit d’une traite, ses parents sont massacrés par des policiers corrompus des Stups. Et elle trouve refuge chez Léon (Jean Reno), son mystérieux voisin. Ce solitaire, imperméable sombre, lunettes noires et bonnet, est un « nettoyeur », comprenez un tueur à gages de la mafia italienne. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir un cœur en or. Il va défendre sa petite protégée, seul contre tous… À sa façon, Luc Besson résume ce drôle de duo :  » Lui, c’est un bloc de granit. En face, il me faut du rose, un être pur. »

À lire également

Star Wars : L’Attaque des clones (TMC) Natalie Portman : « Une fille peut être un chef »

“Une sacrée personnalité”

Pour trouver cette perle rare, le metteur en scène visite d’abord toutes les écoles, tous les cours de danse et de théâtre de Big Apple. En vain… Il passe alors des annonces dans les journaux locaux de Los Angeles, Chicago, Miami, Boston. Toujours rien. Jusqu’au jour où un agent newyorkais le contacte à propos d’une certaine Natalie :  » Un jeune mannequin qui va fêter ses 12 ans, une sacrée personnalité qui n’a pas froid aux yeux. » Le réalisateur, intrigué, la convoque à un essai. Il a lieu dans une chambre d’hôtel, avec une caméra vidéo en noir et blanc. Il s’agit de répéter la scène la plus éprouvante du film : Mathilda, qui vient de perdre sa famille, commence à fondre en larmes face à un Léon qui lui demande son nom. Natalie Portman entre dans la pièce et sa beauté s’impose. Besson est subjugué : « Sa photogénie m’a tout de suite sauté aux yeux. » Avec sa coupe courte façon Louise Brooks, son port de tête altier et son regard plein d’intensité, elle répète la scène avec une facilité insolente. Le réalisateur est conquis : « Elle est surdouée. Je la connais depuis dix minutes, et elle attaque déjà comme une professionnelle ! »

À lire également

Black Swan (Chérie 25) – Les cinq défis de Natalie Portman

Des parents conservateurs 

À la fin de l’audition, l’apprentie actrice fixe Luc Besson et lui lance, résolue : « Je veux faire ce film ! Mais mes parents ne plaisantent pas avec la morale… » Le réalisateur comprend aussitôt qu’il ne sera pas aisé de les convaincre. Car, dans le script, Mathilda fume, joue du flingue et partage la même chambre qu’un tueur froid. Impensable pour Avner Hershlag, le père de Natalie, médecin israélien très conservateur. La production organise alors un déjeuner avec la famille, qui va durer cinq heures. Besson, tenace, ne lâche rien. Les parents finissent par céder, mais imposent une liste de quatre conditions non négociables : leur fille ne fumera pas à l’image, ne tuera personne, ne touchera pas à l’alcool et ne tournera jamais déshabillée, et encore moins nue. Un diktat parental que Natalie ne respectera pas totalement. Lors de la fameuse scène où Léon l’invite à dîner au restaurant, elle descend une coupe de champagne en cachette et avoue, dans un grand éclat de rire :  » Jean Reno et Luc Besson sont formidables avec moi. Je me sens si bien que je me lâche un peu ! »

Retrouvez Natalie Portman dans Léon, lundi 6 janvier à 23h25 sur TMC.

Jean-Baptiste Drouet

Source: Lire L’Article Complet