Léa Fehner plonge dans le quotidien des « Sages-femmes »
- Deux amies collaborent dans la même maternité pour « Sages-femmes » de Léa Fehner.
- La réalisatrice de « Qu’un seul tienne et les autres suivront » fait découvrir le quotidien d’une profession méconnue.
- Aux frontières du documentaire, il s’agit bien d’un film de fiction.
Elles sont à peine sorties de l’adolescence. Louise et Sofia, héroïne de Sages-Femmes de Léa Fehner, sont passionnées par la profession qu’elles ont choisie. La réalisatrice de Qu’un seul tienne et les autres suivront et Les Ogres a choisi la fiction pour faire découvrir les aléas d’une profession méconnue, qui confronte de très jeunes femmes à d’énormes responsabilités. Téléfilm diffusé à l’origine en avril sur Arte, Sages-femmes fait l’objet d’une sortie en salle.
Entre la magie des naissances et l’angoisse de se tromper, le duo ne connaît pas de répit dans un service surchargé, de quoi les faire douter de leurs compétences. Les débutantes Khadija Kouyaté et Héloïse Janjaud, élèves du Conservatoire de Paris, apportent une grande fraîcheur et un immense talent à ces deux personnages ancrés dans le réel.
Un énorme travail d’écriture
« C’est un fourmillement complexe que j’ai essayé de rendre au mieux, explique la cinéaste. Une machinerie précise, sans cesse bousculée par l’apparition du miracle : la naissance d’un enfant. » Léa Fehner a commencé par s’immerger dans des services hospitaliers pour découvrir les rouages de l’établissement. Elle s’est ensuite appuyée sur les récits de sages-femmes pour élaborer son scénario avec la complicité de Catherine Paillé. Des ateliers d’écriture et d’improvisation avec les interprètes ont aussi été mis en place pour donner corps aux personnages. Ils ont appris les gestes professionnels de leur métier pour coller au plus près à la réalité de protagonistes créés à partir de leur personnalité.
Ce processus donne l’impression de faire partie de cette troupe de soignants valeureux tentant d’agir au mieux pour leur patientèle dans un hôpital manquant cruellement de moyens. « Sages-femmes est aussi un film sur une certaine jeunesse d’aujourd’hui, sur sa résilience et sur son idéalisme », précise Léa Fehner. L’optimise pointe son nez au cœur du chaos dans cette œuvre militante qui ne tombe jamais dans le misérabilisme.
Une grande humanité
On vibre devant un accouchement au haut risque. On sourit devant la joie des nouveaux parents. On pleure quand les choses tournent mal. Le spectateur ressent surtout une puissante empathie pour ces femmes et ces hommes dont les doutes comme les victoires marquent durablement. Il y a beaucoup d’humanité dans le cinéma de Léa Fehner, réalisatrice aussi puissante que délicate.
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