Le premier syndicat de Canal+ « choqué » par l'éviction de Stéphane Guy
Canal+ a-t-il marqué un but contre son camp
en licenciant Stéphane Guy ? Oui au regard de + Libres, le premier syndicat du groupe audiovisuel, qui ce lundi, se dit « indigné et choqué » de l’éviction du commentateur sportif « tant sur le fond que sur la forme ».
Alors que la chaîne « a construit son image et sa réputation, entre autres sur l’impertinence, la caricature et l’autodérision, cet événement démontre le mépris de notre direction et de notre actionnaire pour ces valeurs », note le syndicat.
Pour rappel, cela sentait le sapin depuis quelques semaines pour Stéphane Guy, qui avait d’abord été mis à pied. Le 24 décembre, en guise de cadeau, son employeur l’a mis à la porte. La faute commise par le commentateur ? Avoir apporté son soutien à l’humoriste Sébastien Thoen. Ce dernier avait lui-même été renvoyé début décembre pour sa participation à
une parodie visant CNews, chaîne info du groupe Canal + détenue par Vivendi, groupe du milliardaire Vincent Bolloré.
Stéphane Guy avait quelques jours plus tard rendu hommage à l’antenne à son « ami » Sébastien Thoen, estimant qu’il n’avait pas « la sortie qu’il aurait méritée ». Un tacle inacceptable aux yeux de la direction de Canal+.
« Il est grand temps que notre direction protège notre groupe »
« Comment peut-on revendiquer à l’envi la liberté d’expression et la pluralité de la parole lorsqu’il s’agit de légitimer certains animateurs dont les propos ont pourtant valu des condamnations pénales et infliger une telle sanction à un journaliste historique du service des sports pour avoir soutenu un confrère ? », interroge ce lundi + Libres.
Le syndicat fait ici référence à polémiste Eric Zemmour, pilier de
CNews, condamné pour incitation à la haine raciale fin septembre et actuellement poursuivi pour contestation de crime contre l’humanité après avoir soutenu à l’antenne que le Maréchal Pétain avait « sauvé » les Juifs français.
Le syndicat pointe « les problèmes de gouvernance » du groupe Canal+ et craint « d’autres départs tout aussi destructeurs de valeur et nuisant gravement à l’image de la chaîne ».
« Il est grand temps que notre direction protège notre groupe et ses collaborateurs et décide d’agir pour le bien commun et non des intérêts idéologiques ou politique de son actionnaire », exhorte + Libres.
Jeudi, la SDJ de Canal+ s’était indignée, dans un communiqué, de l’éviction de Stéphane Guy. Les représentants des rédactions du groupe dénonçaient une atteinte à la liberté d’expression. Puis, « en raison du timing lié aux fêtes et dans l’optique d’une communication plus large et efficace », préféraient en rester là pour l’instant. Jusqu’au match retour ?
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