Le Covid-19 a stoppé net Valentine Ketterer sur la route de Miss France

  • 20 Minutes revient sur des parcours de candidates qui ont dû renoncer aux concours régionaux de Miss France cette année.
  • Valentine Ketterer, Miss Ariège, a pris la décision de ne pas participer à l’élection de Miss Midi-Pyrénées après avoir été testée positive au Covid-19.
  • L’élection s’est tenue le jour prévu. « On traverse une crise sanitaire où on annule tout, on met tous nos vies entre parenthèses, on se confine… Et pour une élection de Miss on laisse faire… », déclare, songeuse, la jeune femme de 24 ans à 20 Minutes.

Elles seront 29, samedi soir au Puy du Fou, à concourir pour le titre de Miss France 2021. Mais, comme chaque année, il y a aussi celles qui, pour une raison ou une autre, ont été privées du concours de beauté. Les mois derniers, une poignée de prétendantes ont dû renoncer à cette aventure. 20 Minutes a recueilli les témoignages de deux d’entre elles.

Vendredi, Anaëlle Guimbi, candidate à Miss Guadeloupe, contrainte de quitter le concours, en raison de photos topless contre le cancer du sein « contraires aux valeurs de Miss France » reviendra sur sa mésaventure. Ce jeudi, nous relayons le témoignage de Valentine Ketterer, infirmière au CHU de Toulouse, testée positive au
Covid-19 avant l’élection de Miss Midi-Pyrénées, à laquelle elle n’a pu prendre part.

« Je me suis dit que je n’avais rien à perdre »

2020 pour Valentine, c’était un peu le concours de la dernière chance. Après une première tentative infructueuse l’année passée pour prétendre à l’écharpe de Miss Toulouse, elle avait décidé de retenter l’expérience du côté de Miss Ariège. Agée de 24 ans, âge limite inscrit dans le règlement du comité Miss France, c’était donc son ultime tentative pour décrocher un titre. « Je me suis dit que je n’avais rien à perdre, je me suis relancée dans l’aventure. Si c’était un échec tant pis, et si c’était positif tant mieux ! », explique-t-elle à 20 Minutes. Sa bonne étoile a répondu présent. Début septembre, quelques jours après une cérémonie à huis clos sans public (mesures sanitaires oblige) pour l’élection départementale de Miss Ariège, la Toulousaine a décroché la victoire et une sélection pour l’élection de Miss Midi-Pyrénées.

C’est lors d’une nuit de garde à Toulouse, où elle travaille en tant qu’infirmière depuis un an, que Valentine l’apprend. Elle s’empresse d’aller voir son cadre et ses collègues afin d’être remplacée. Pour cause, une semaine bien remplie l’attend. « Ils ont été d’un soutien énorme, je ne m’attendais pas à tout ça, dit-elle. Je ne savais pas comment ils allaient réagir mais ils ont été vraiment exceptionnels, ils m’ont même soutenu sur le site officiel du CHU. On en parle encore aujourd’hui, des collègues me demandent ce qu’il s’est passé, ça les a tous perturbés parce qu’ils se sont investis et, au final, un peu pour rien. » La faute au coronavirus venu jouer les trouble-fêtes.

« Je n’ai pas été éliminée, je me suis retirée de moi-même »

Le 4 septembre, les dix-huit prétendantes au titre de Miss Midi-Pyrénées partent passer un week-end de trois jours dans l’Ariège afin de recevoir leurs écharpes. Après un retour express de deux jours chez elles, elles se retrouvent le mardi 8 au soir à Mazamet (Tarn) pour préparer ensemble pendant 72 heures la cérémonie de Miss Midi-Pyrénées prévue le vendredi 11 dans cette même ville. Le comité régional leur aurait au préalable demandé d’effectuer un test de dépistage du Covid-19. [Contacté, le comité régional Miss France Midi-Pyrénées n’a pas souhaité répondre aux questions de 20 Minutes].

Valentine, elle, avait pris rendez-vous pour un test PCR lundi 7, « à la première heure ». Mais lors du week-end en Ariège, elle se rend compte qu’il y a peut-être eu un malentendu et que la plupart des autres concurrentes ont opté pour un test sérologique.

« J’étais étonnée qu’un test au bout du doigt [sérologique] suffise. Ce n’est pas un test à l’instant T, ça signifie qu’on a des anticorps par rapport au virus et qu’on a été en contact avec lui, mais peut-être trois mois avant », précise-t-elle.

Valentine a cependant maintenu son test PCR. Quelques jours plus tard, le vendredi matin dans la salle de répétition et à quelques heures de la soirée fatidique, le couperet tombe : Valentine, asymptomatique, est positive au coronavirus. « Le premier sentiment qui m’a traversé c’est la culpabilité de me dire que j’avais pu contaminer des gens, on était resté en contact avec toutes les filles, dit-elle. Et après j’en ai averti directement le comité parce que je ne pouvais pas cacher ça. » Par précaution, la jeune femme décide de quitter le concours : « Je n’ai pas été éliminée, je me suis retirée de moi-même. On ne m’a pas demandé de partir. »

« Je prendrais encore la décision de partir si j’étais positive »

A la suite de cette décision, l’infirmière toulousaine quitte très vite les lieux, sans avoir le temps d’en informer les autres candidates. Malgré ce cas de coronavirus, la cérémonie a eu lieu. Compréhensive, Valentine est tout de même songeuse. « On traverse une crise sanitaire où on annule tout, on met tous nos vies entre parenthèses, on se confine… Et pour une élection de miss on laisse faire… » Au final, c’est Emma Arrebot Natou, Miss Toulouse, qui remporte l’écharpe de Miss Midi-Pyrénées ce soir-là. Elle représentera sa région samedi soir à l’élection nationale au Puy du Fou.

Valentine, partagée entre amertume et déception, prend cette expérience avec philosophie : « Je n’en retiens pas que du positif, forcément, mais c’est quand même une aventure à vivre. C’est aussi un dépassement de soi, je suis contente de l’avoir fait. » Elle se félicite d’avoir pris la précaution de quitter le concours. « Je ne regrette pas, si c’était à refaire je m’investirais autant. Et je prendrais encore la décision de partir si j’étais positive à quelque chose », affirme-t-elle.

« Je me suis destituée moi-même de mon écharpe de Miss Ariège »

Tout aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter sur la détermination de l’infirmière toulousaine. Quelques semaines après l’élection de Miss Midi-Pyrénées, courant novembre, Valentine décide de faire table rase du passé, et de rendre son titre et sa couronne. « Je me suis destituée moi-même de mon écharpe de Miss Ariège parce que je pense que nous n’avions pas les mêmes valeurs avec ce comité, déclare-t-elle à 20 Minutes. Je ne vois pas pourquoi je la garderais au vu de ce qu’il s’est passé. Quand on a une idée, il faut la porter jusqu’au bout. »

Pour ne pas rester sur une mauvaise note, elle s’est tournée vers un autre comité, celui de miss Elégance. « J’ai appris que quand on se fixe des objectifs dans la vie, on ne les obtient pas en claquant des doigts. Je pense que c’est à force de persévérance, de remise en question et de détermination qu’on y arrive », explique-t-elle. Début décembre, elle a décroché l’écharpe de première dauphine de Miss Elégance Midi-Pyrénées. En parallèle, elle poursuit son métier d’infirmière.

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