La Fille de Brest (France 2) Sidse Babett Knudsen engagée grâce à Catherine Deneuve

Dans ce film aux allures de thriller, Emmanuelle Bercot rend hommage au Dr Irène Frachon et à son combat contre un puissant laboratoire pharmaceutique.

« Erin Brockovich est ma grande soeur ! », déclare avec humour le docteur Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, qui fut à l’origine du scandale du Mediator. Lanceuse d’alerte, elle s’est battue contre le groupe pharmaceutique Servier pour faire retirer ce médicament de la vente. Avec un courage héroïque – il n’y a pas de vraie bataille sans peur –, le docteur Frachon n’a jamais baissé les bras dans sa dénonciation des dangers de ce médicament, indûment utilisé comme coupe-faim, à l’origine de graves pathologies cardiaques et de nombreux décès. Qu’importent les risques pour sa carrière et le mépris des mandarins parisiens. 

Comme Erin Brockovich 

Cette lutte du pot de terre contre le pot de fer, elle l’a racontée dans un livre, paru en 2010 : Mediator 150 mg. Combien de morts ? (Éditions Dialogues). La cinéaste Emmanuelle Bercot (La Tête haute) en a acheté les droits en 2015, après avoir un temps douté de pouvoir en faire une adaptation cinématographique. « Honnêtement, il ne m’a pas semblé évident d’en faire un film. Le déclic, c’est ma rencontre avec Irène, car j’ai vu en elle une héroïne de fiction incroyable. Ce qui m’a frappée, c’est son humanité et sa chaleur, son langage fleuri, aussi. J’ai été impressionnée par ses motivations, qui sont d’une grande pureté. «  C’est pourquoi Bercot privilégie le portrait de cette lanceuse d’alerte à l’exhaustivité d’un film dossier, ce qui n’exclut pas un scénario solide sur le fond. Pour modèle, elle a choisi Erin Brockovich, seule contre tous, le film avec Julia Roberts. « Comme Steven Soderbergh, j’ai voulu réaliser une fiction qui soit avant tout un divertissement. Je n’ai eu aucun scrupule à ajouter du romanesque à l’histoire d’Irène « , explique la réalisatrice. Sans négliger pour autant l’authenticité, puisqu’elle a tourné au CHU de Brest. Dans un clin d’oeil hitchcockien, et à l’instar de la vraie Erin Brockovich chez Soderbergh, Irène Frachon fait une apparition à l’écran. 

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Merci Catherine Deneuve ! 

Pour incarner cette forte personnalité, la cinéaste n’avait pas en tête la comédienne danoise Sidse Babett Knudsen, qu’elle ne connaissait pas. « Vous devriez regarder Borgen, l’actrice serait formidable pour ce rôle et je crois qu’elle parle français « , lui a suggéré Catherine Deneuve. Celle qui fut la charismatique Première ministre danoise Birgitte Nyborg a vécu cinq années à Paris pendant ses études. Très flattée, « Je ne pouvais rêver d’une plus belle recommandation ! « , Sidse Babett Knudsen se souvient avoir été d’abord persuadée qu’il y avait erreur sur la personne, « qu’ils m’avaient contactée à cause de mon prénom à consonance française« . Malgré ce joli coup du destin, elle a hésité. « Le projet me tentait, mais les bonnes causes ne font pas forcément les bons films. Mes craintes ont disparu quand j’ai rencontré Irène Frachon, une femme géniale, chaleureuse, drôle et passionnée. » Pour la pneumologue, grande fan de la série Borgen, « être incarnée par Sidse, c’était le rêve » !

La Fille de Brest : dimanche 16 août à 22h40 sur France 2 

Julien Barcilon 

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