Klaus, le film de Noël de Netflix à voir | Vogue Paris
S’il ne fallait voir qu’un film de Noël cette année, ce serait sans doute celui-là. Loin des sentiers battus du genre, Klaus est un conte poétique, drôle et attendrissant, servi par une esthétique sensible qui rend à l’animation 2D ses lettres de noblesse.
Pour son premier long-métrage d’animation, Klaus, Netflix a vu juste en pariant sur un genre fédérateur : le film de Noël. Une réussite quasiment garantie en cette période où le public replonge volontiers dans les classiques du genre. Avec Klaus, la plateforme a toutefois pris quelques risques qui s’avèrent payants. Sous ses airs de succès couru d’avance, Klaus offre un récit original et touchant servi par des images poétiques, loin des clichés de la fable de Noël traditionnelle. On vous explique pourquoi.
Un anti-conte de Noël
Klaus démarre lorsque Jasper, le fils vénal et paresseux d’un directeur de poste, est envoyé par son père au fin fond du Pôle Nord pour y assurer le service de poste. Le jeune homme, plus enclin à faire des siestes en buvant du café qu’à développer ses compétences professionnelles, est expédié à Smeerensburg, une petite île morbide et isolée où le soleil oublie de briller, où les maisons tombent en ruine et où la neige glace les esprits autant que le paysage. Elle est habitée par deux clans familiaux qui s’affrontent régulièrement en de grandes batailles insensées dignes des bagarres du village d’Astérix. À Smeerensburg, les enfants ne vont pas à l’école, transformée en abattoir de poissons par une maîtresse désabusée qui a depuis longtemps jeté l’éponge. Ils sont élevés à la haine et la vengeance. En marge de la ville, Jasper fait la rencontre de M. Klaus, un ermite muet à la carrure de géant qui erre dans la forêt armé d’une hache menaçante et occupe ses journées à fabriquer des abris à oiseaux. Alors que le jeune homme, désespéré et terrifié, tente de remplir la mission confiée par son père – traiter 6000 courriers en moins d’un an – sans quoi il ne sera pas autorisé à rentrer chez lui, il noue avec le vieil homme une amitié inattendue, qui donnera naissance à la plus belle des traditions de Noël. Dans la lignée de L’étrange Noël de Monsieur Jack, Klaus a tout de la fable mélancolique : des personnages antipathiques, des enfants empreints d’une grande tristesse et un décor glacial. Mais, conte de Noël oblige, l’amour et la bonté triomphent, et interviennent par des biais bien pensés auxquels on ne s’attend pas.
Klaus
Par le créateur de Moi, moche et méchant
À l’origine de Klaus, Sergio Pablos n’en est pas à son premier succès. Ce vétéran des studios Disney a fait ses armes en travaillant le design du Bossu de Notre-Dame, d’Hercule ou de Tarzan. Il est surtout à l’origine de la franchise Moi, moche et méchant, un immense succès pour des scénarios aussi sombres où les personnages les plus malveillants n’en sont que plus touchants. On retrouve sa patte graphique dans la conception des images : des dessins anguleux qui jouent sur les proportions, pour un univers singulier tout en déséquilibre et des personnages qui ont autant de prestance que de vulnérabilité. Avec Klaus, il réécrit la mythologie de Noël avec beaucoup de poésie et un angle audacieux : et si la bonté et l’altruisme du Père Noël découlaient des actions d’un personnage détestable, dans un cadre inhospitalier ?
Klaus
© Netflix
Le retour de la 2D
Depuis les immenses succès des studios Pixar, l’animation en deux dimensions a été très largement laissée de côté. C’était sans compter la vision créative de Sergio Pablos. Pour Klaus, il a pris le parti de remettre cette technique au gout du jour, qui consiste à animer des dessins peints à la main. C’est dans la lumière que tout se joue, notamment les volumes des décors et des personnages. Lorsqu’elle est figée sur un dessin, elle peut produire un rendu plat qui nuit à la vivacité des images. Dans une interview récemment accordée au magazine Première, Sergio Pablos explique : « Il s'était écoulé quinze ans depuis les deux derniers films d'animation, et depuis des tas d'outils de post-production et de traitement de l'image avaient vu le jour. On s'est rendu compte qu'en les utilisant de la bonne façon, avec de vrais artistes aux commandes, le rendu pouvait être dingue. (…) on a réussi à fabriquer des "couches" de lumière qu'on peut manipuler à notre guise, et qui s'adaptent aux mouvements en temps réel » Et le résultat est étonnant : une esthétique qui ne sur-joue pas l’idée de réel, laissant la part belle à la poésie des images.
Klaus
© Netflix
Klaus, de Sergio Pablos, disponible sur Netflix
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