Kepler(s) (France Ô) Marc Lavoine : "Avec Sofia Essaïdi, ce tournage nous a beaucoup rapprochés"

ARCHIVE. France Ô rediffuse ce soir la série policière Kepler(s). Sur fond de jungle calaisienne, Marc Lavoine incarne face à Sofia Essaïdi un policier en lutte contre un sérial killer… et des “passagers intérieurs” qui parasitent son esprit. Nous proposons de relire l’Interview que l’acteur nous avait accordé…

Un Kepler en cache un autre : qui est ce personnage, ou plutôt, qui sont-ils ?

Marc Lavoine : À la suite d’une opération qui a mal tourné à Paris, ce flic a été muté dans les Hauts-de-France, où ses nouveaux collègues ne savent rien de son passé. C’est un type aux personnalités multiples nées d’une psychose causée par des maltraitances subies durant l’enfance. Il s’est fabriqué trois personnages pour se protéger, des « passagers » qui, dans certaines situations, prennent le pouvoir sur lui.

Le fait que l’histoire évoque en filigrane le drame des migrants a-t-il été décisif pour accepter ce rôle ?

C’est un plus, mais pas l’objectif principal. Philosophes et historiens parlent de ces sujets bien mieux que nous, les acteurs, qui ne sommes pas les champions du monde des neurones. (Rires) On ne sait pas tout !

Serait-ce, alors, ce personnage complexe qui vous a donné envie d’accepter ce rôle ?

Je lis un scénario comme j’écoute un morceau de musique. Ce n’est pas non plus mon rôle qui m’intéresse en premier, mais la musique générale. L’orchestre doit interpréter quelque chose qui me plaît, puis c’est l’art du metteur en scène de faire jouer tout le monde ensemble. Ce que réussit très bien Frédéric Schoendoerffer. J’étais très flatté d’être dirigé par lui. Quand on voit un film de Schoendoerffer, père (Pierre, ndlr) ou fils, c’est comme pour Claude Chabrol : on sait qu’il y a une signature.

Est-il facile de se replonger dans le quotidien après un rôle d’une telle intensité ?

Quand j’ai vu les premières images, je me suis dit que j’étais ravagé. Frédéric Schoendoerffer s’est tourné vers moi et m’a fait : « Aaah, ouais ! » Pendant le tournage, mes deux plus jeunes enfants sont venus me rendre visite (leur sœur aînée, Yasmine joue sa fille dans le téléfilm). Même s’il était difficile, pour moi, d’être leur papa pendant ce temps, ils ont bien compris que c’était parce que je jouais un rôle. Les enfants réalisent vite ces choses-là, car eux-mêmes jouent tout le temps, ils s’inventent des histoires. Une fois rentré à Paris, j’ai gardé la barbe pendant quelques jours, au cas où il y aurait quelques séquences à refaire. Puis je me suis rasé, et c’était fini…

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Avec votre partenaire, Sofia Essaïdi, qui enquête à vos côtés, avez-vous trouvé le temps de chanter entre les prises ?

Pas trop, non. Sofia aime bien le texte. Elle est solide, très sérieuse. Avec elle, mais aussi avec les autres, on répétait beaucoup. Je travaillais aussi seul assez tard le soir. Je n’avais pas envie d’arriver sur le plateau avec des trous de mémoire, au risque d’énerver tout le monde ! Mais ce tournage nous a beaucoup rapprochés. J’aimerais bien écrire, un jour, pour elle.

À propos d’écriture, vous parliez d’adapter votre roman, L’homme qui ment (Fayard) pour le cinéma. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Je réduis la voilure pour m’intéresser un peu plus au personnage (son père) qu’au contexte. J’ai envie d’un film radical dans sa forme, et sans beaucoup de moyens. Je travaille donc à la réadaptation des premiers scénarios. J’ai pensé à Benoît Magimel et à Vanessa David pour les rôles principaux. Je me contenterai d’être derrière la caméra. 

Kepler(s) : ce samedi 15 août 2020 à 20h55 France Ô.

Interview Frédéric Lohézic

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