INTERVIEW. Ambroise Voreux, éliminé de Top Chef : “Ma défaite est une belle leçon”
Ce mercredi 21 mars, après six semaines de compétition, Ambroise Voreux a été éliminé de Top Chef. Après avoir fait équipe avec Sébastien de la brigade de Philippe Etchebest pendant deux épreuves, ils se sont retrouvés adversaires. Le chef de son propre restaurant se confie à Télé Star.
Télé Star : Jusqu’à présent, votre parcours était quasiment parfait dans Top Chef. Que s’est-il passé ?
Ambroise Voreux : C’est le drame ! (rires) Je ne sais pas trop. C’est le jeu, on peut être très bon une semaine mais il suffit d’un petit couac pour qu’on soit éliminé. Il vaut mieux être bon sur six semaines que mauvais sur dix. C’est comme ça que je me réconforte (rires). Je me suis régalé. Participer à cette émission, amener sa pierre à cet édifice est quelque chose d’unique dans une vie. J’étais le premier déçu mais ça reste un jeu, on apprend à le digérer et à en tirer le meilleur.
Comment avez-vous vécu votre élimination ?
C’est un moment très particulier. Tu es dans un cadre tellement chaleureux, avec des gens géniaux, à faire des trucs incroyables que tu ne ferais pas dans ta cuisine et du jour au lendemain ça s’arrête et tu rentres chez toi. Le retour à la vie normale est vachement compliqué. Sur le moment, tu es abasourdi. Tu accuses le coup. Tu as l’impression que c’est la fin de ta vie alors qu’avec du recul, il faut relativiser, c’est une très bonne expérience.
Affronter Philippe Etchebest et Paul Pairet était-ce angoissant ou excitant ?
Devoir les challenger, c’est vachement excitant. Ce sont de très grands chefs. Techniquement, ils sont bien meilleurs que nous donc on doit aller chercher dans nos réserves pour pouvoir les battre. Et du fait qu’ils soient nos chefs de brigade, on a envie de les percuter, de les déstabiliser, de leur montrer de quel bois on se chauffe.
Ambroise : "C’est peut-être ce qui m’a perdu"
Aviez-vous une affinité particulière avec Sébastien, avant de faire équipe avec lui ?
Oui, on s’entendait bien. On avait un bon feeling. Ça se passait très bien. En revanche, sur le plan culinaire, on n’a pas réussi à mettre en œuvre ce qu’on voulait faire, à faire matcher nos deux univers comme nous le souhaitions. C’est ce qui nous fait passer à côté.
Après avoir passé deux épreuves avec Sébastien, vous vous retrouvez l’un contre l’autre. Dans quel état d’esprit étiez-vous ?
C’est marrant parce que pendant deux épreuves, on était vachement soudés, solidaires. Tu donnes tout pour l’autre. Tu as envie d’aller au bout avec l’autre. Et là, on se retrouve dans la position inverse. Ce n’est pas facile mais très vite, tu te mets en mode concours et tu te dis : "C’est moi ou lui donc il va falloir se battre".
La dernière chance était autour du saumon, votre domaine de prédilection…
Vous remuez le couteau dans la plaie… (rires) Je trouve que c’est une belle leçon. Il ne faut pas trop se reposer sur ses acquis. Ne pas trop se fier aux apparences. C’est peut-être ce qui m’a perdu de me dire que j’étais dans une bonne série, que je gagnais souvent et en plus d’avoir une épreuve sur le poisson. Il suffit de deux-trois couacs dans une assiette : une surcuisson, des accords qui ne matchent pas… C’est un bon exercice de remise en question. Rien n’est jamais acquis. Il ne faut pas lâcher le morceau même si on pense être avantagé.
Ambroise : "Je n’ai pas osé envoyer de message à Paul Pairet"
Y a-t-il un conseil de Paul Pairet que vous retenez ?
C’est plus un état d’esprit. Ce qui m’a bluffé c’est qu’il est extrêmement simple dans sa cuisine. D’une simplicité déconcertante. Tellement que ça en devient très compliqué. C’est une espèce de frontière entre l’idée de génie et la réalisation simplissime. Je le revois nous dire : "Arrêtez de faire de la démonstration, de toujours mettre un truc grillé, un pickle, une purée… on s’en fout. Si vous avez une bonne idée, vous la mettez avec deux-trois éléments mais c’est tout, il n’y a pas besoin de plus". C’est ce côté là que j’ai retenu de lui : la simplicité complexe. Et aussi le fait qu’il soit hyper accessible. J’avais beaucoup lu, avant de faire l’émission, qu’entre les coachs et les candidats, il n’y avait pas trop de contacts, d’échanges. Alors que j’ai trouvé qu’il y en avait énormément. J’étais super content d’avoir pu vivre ces discussions.
Avez-vous gardé contact avec lui ?
J’ai son numéro mais, même si je suis sûr que ça lui ferait plaisir, je n’ai pas osé, je ne veux pas déranger. Je le ferai peut-être un jour. S’il passe dans mon coin [à Bréhémont en Indre-et-Loire où il possède son restaurant, La cabane à Matelot, ndlr], je le recevrai avec plaisir. Mais je n’ai pas envie de forcer la main et de vouloir absolument garder contact parce que c’est un chef trois étoiles qui a beaucoup d’importance. Je laisse un peu d’eau couler sous les ponts.
Vous êtes éliminé juste avant la guerre des restos, une épreuve généralement appréhendée mais appréciée. Est-ce un regret ?
J’avoue que j’aurais bien aimé la faire. Cela doit être très amusant. C’est le genre d’épreuve que tu ne peux pas réaliser dans ta vie, en fait. L’émission nous permet de vivre une expérience vraiment incroyable. Mais ce n’est pas grave, je ne suis pas amer.
Source: Lire L’Article Complet