Gad Elmaleh et Kev Adams fustigent le « manque de courage » du gouvernement

« Ayez au moins le courage de nous annoncer les mauvaises nouvelles », clament-ils ainsi dans un entretien accordé au « Parisien ».

C’est le grand soir pour Kev Adams et Gad Elmaleh. Entourés d’une dizaine d’humoristes, les deux acolytes vont en effet jouer ce samedi soir dans le spectacle « Kev, Gad & Friends ». Un show diffusé en ligne et en direct depuis le Fridge, le comedy club lancé par Kev Adams à Paris en septembre dernier. Ce rendez-vous est une occasion pour les deux hommes, et les humoristes les accompagnant, d’enfin remonter sur scène pour retrouver à distance leur public français et surtout leur métier. « J’ai envie de commencer en disant que, si je suis là ce soir, c’est surtout… parce que je ne vois pas ce que je peux faire d’autres… Pouvoir jouer, avec ce live, pour tout le monde, c’est une bouffée d’oxygène pas possible », explique ainsi Gad Elmaleh au Parisien.

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Ce dernier, pour continuer à exercer son métier, n’hésite pas à aller jouer en dehors de la France, aussi bien à Monaco qu’en Espagne où des mesures sont prises pour garder les lieux culturels ouverts. De quoi provoquer son incompréhension et sa colère face au choix de la France de fermer aussi bien les salles de spectacles que les cinémas ou encore les théâtres. « Je ne dis pas qu’on doit être une priorité — s’il y en a un qui doit bosser, je préfère que ce soit celui qui travaille en réanimation, qui sauve des vies — mais on est essentiels, contrairement à ce qu’ils ont dit », souligne-t-il en avouant en « avoir un peu marre ».

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« Je le demande au gouvernement : si on n’essaye rien pour rouvrir, ayez au moins le courage de nous annoncer les mauvaises nouvelles officielles, dites-nous par exemple qu’on ne va pas jouer jusqu’en septembre ou octobre, pour qu’on puisse s’organiser », poursuit-il. La colère est la même du côté de Kev Adams même s’il a « conscience de la gravité des choses ». « On se sent petit, c’est difficile pour un artiste de monter au créneau et de dire voilà, maintenant, il faut qu’on joue. Mais il n’y a rien de plus dur que d’être dans un tunnel et de ne pas en voir le bout », explique-t-il de son côté en regrettant que le gouvernement laisse les organisateurs de spectacles programmer des dates en février alors qu’il y a un très fort risque de report.

Pour lui, les ministres d’Emmanuel Macron ne « sont pas très courageux ni responsables ». Gad Elmaleh pense avant tout à Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture. « Il faut qu’elle parle », clame-t-il en évoquant tous les artistes, techniciens et intermittents qui sont dans l’attente. « Les mêmes politiques qui font des discours sur la culture est le poumon d’une civilisation, tout d’un coup, ils ne calculent plus le métier, ce n’est pas normal », conclut-il amer.

Clara Kolodny

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