Comment Tom Cruise a mûri avec « Top Gun » (et vice versa)
- Tom Cruise reprend le rôle-titre de « Top Gun : Maverick », vingt-six ans après le premier volet.
- Le personnage a gardé certaines caractéristiques tout en s’adaptant aux nouvelles générations.
- Il témoigne du soin que l’acteur apporte à ses productions.
Mais quel est son secret ? Entre le premier Top Gun et Top Gun :Maverick, vingt-six ans plus tard, Tom Cruise n’a pas pris une ride. Ou si peu. Il a pourtant mûri et il le dit. « Le producteur Jerry Bruckheimer était tout de suite prêt à faire un Top Gun 2 et le public le réclamait, mais j’avais besoin de grandir et d’apprendre », a-t-il raconté au Festival de Cannes où le film était présenté quelques jours avant sa sortie en salle ce mercredi.
Comme le comédien, le personnage de Maverick qu’il incarne dans Top Gun a grandi et appris dans ce deuxième volet. Mais pas trop tout de même. Il est toujours prêt à passer le mur du son, même avec les dames (ici Jennifer Connelly) qui se pâment dès qu’il apparaît. Pour autant, l’engagement n’est pas vraiment son truc. Ce qui le branche, Maverick, c’est d’être libre. Y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler et d’autres, ses supérieurs, qui veulent le clouer au sol. Devinez s’ils vont y arriver.
Ballons et torses nus
Epaulé par un vieux pote ( Val Kilmer qui reprend aussi son rôle le temps d’une brève apparition très émouvante), Maverick doit former des jeunots (et une jeunette, on est en 2022 !) pour une mission super dangereuse. Il a reçu l’ordre de rester à terre. Devinez s’il va obéir. « L’expérience de la saga Mission : Impossible m’a appris qu’on peut jouer avec la complicité que les spectateurs entretiennent avec les personnages ce qui m’a servi pour ce film », dit-il. Maverick a bien assimilé la leçon : l’un de ses élèves ( Miles Teller) n’est autre que le fils de Goose, mort à la fin du premier Top Gun. On vous laisse imaginer l’ambiance en classe.
Le premier volet a fait aimer les films d’aviateurs à de nombreux spectateurs. Il célébrait l’Amérique intrépide, l’amitié virile et un goût à peine dissimulé pour les jeux de ballon entre messieurs torse nu. Il se dégageait de l’ensemble un parfum crypto-gay fort réjouissant que n’ont pas dissipé les années. En 2022, on joue toujours au ballon en montrant ses muscles, mais l’heure est à la transmission. Maverick devient un papa de substitution. Ce qui ne l’empêche pas de tomber la chemise à la moindre occasion, histoire de montrer qu’il en a encore sous la carlingue et que l’action est toujours son dada. Il n’a pas besoin de superpouvoirs pour exister. C’est un homme, un vrai qui fait ses cascades lui-même sans effets spéciaux. Un vrai bonhomme made in USA prompt à copiner avec les minots tout en leur signifiant qui est le chef.
C’est ce qui est paradoxal chez Maverick et sans doute chez Tom Cruise. Entre gamin rebelle et vieux sage, il ne choisit pas. Il trouve sa place entre les deux, celle où s’installent les légendes de cinéma. « Avec ce film, je ne voulais décevoir ni les spectateurs, ni moi-même », admet cet éternel jeune homme de 59 printemps qui avoue toujours penser à son projet suivant. Dans Top Gun : Maverick, un officier méprisant déclare au héros qu’un jour, il n’y aura plus de place pour lui dans le monde. Maverick lui répond que ce jour n’est pas aujourd’hui. Une devise que Tom Cruise semble prendre à son compte. Savoir s’adapter tout en restant soi-même, la recette de sa longévité.
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