Casting, rythme.. Que faudrait-il changer pour améliorer « Mask Singer »
- On saura ce vendredi dès 21h05 sur TF1 qui de l’aigle, du panda, de la licorne ou du paon remporte la première saison de Mask Singer.
- Les cinq premiers numéros ont été suivis en moyenne par 5.7 millions de téléspectateurs et téléspectatrices. Un net succès d’audience pour la chaîne qui a devancé ses concurrentes chaque vendredi soir.
- 20 Minutes fait un premier bilan avec Julien Degroote, le directeur adjoint des programmes de flux de TF1, en évoquant le casting, le rythme de l’émission mais aussi les spoils sur les réseaux sociaux ;
Une licorne, un paon, un panda et un aigle. Ce n’est pas le bestiaire convoqué dans la dernière comptine à la mode mais l’affiche de la finale de Mask Singer qui se jouera ce vendredi, dès 21h05 sur
TF1. Avant même cet ultime rendez-vous, la chaîne juge le bilan de cette première saison « excellent » (voir encadré). A 20 Minutes, on a apprécié le côté ludique du programme et
Camille Combal à l’animation, mais certains points nous ont laissés sur notre faim de
loups (vous l’avez ?). Passage en revue de nos critiques (faciles) auxquelles répond Julien Degroote, le directeur adjoint des programmes de flux de TF1, en charge du développement.
Commençons par le casting. Quand on a découvert que la première personnalité à quitter Mask Singer
était Marie-José Pérec, on a été bluffés. On ne s’attendait pas à ce que la championne d’athlétisme, qui nous a tant fait vibrer avec ses performances olympiques, se déguise en panthère rouge pour chanter Balance ton quoi. Les choses commençaient bien, l’émission nous vendait du rêve. Et puis, au fil des semaines, les révélations étaient moins surprenantes.
Sheila ? Lio ? Smaïn ? On aurait dit une liste d’invités réguliers de feu-Le plus grand cabaret du monde, ce qui, en soi, n’a rien de honteux mais on a vu plus fédérateur. Sur les réseaux sociaux, à chaque révélation, les plus jeunes étaient à deux doigts de claquer un
« OK boomer » entre deux « C’est qui ? »
« Toutes les célébrités ne parlaient pas forcément au public jeune »
« La notion de star est très subjective, note Julien Degroote. On voulait des personnalités avec un taux de notoriété élevé sur un maximum de catégories d’âges. Toutes les célébrités ne parlaient pas forcément au public jeune, mais il est revenu, cela ne l’a pas empêché de regarder, comme le montre la stabilité des scores d’audiences sur leurs tranches d’âges. » Paradoxalement, ce sont les 70 ans et plus qui ont été les plus enclins à se détourner de Mask Singer d’un vendredi à l’autre. On ne peut cependant s’empêcher de penser qu’il aurait sans doute mieux valu pour assurer un effet « waouh » auprès des millenials que Kev Adams fasse partie des artistes masqués – comme il le souhaitait au départ – plutôt que du quatuor d’enquêteurs…
On repense aussi à la promesse faite par Alessandra Sublet, lors de la conférence de présentation de l’émission. Elle avançait qu’il y avait au casting des personnalités que l’on s’attend à trouver « plutôt du côté de Télérama et des Inrocks. » On s’était pris à rêver d’une Virginie Despentes entonnant du Rihanna vêtue en licorne ou d’un Philippe Katerine en monstre jaune sautillant (après tout, il a bien accepté un poste de juré dans l’également grand public La France a un incroyable talent). Au vu des candidats ayant déjà quitté le jeu, soit la ligne éditoriale des deux hebdos cités a changé et on ne nous a pas prévenus, soit l’animatrice de TF1 est allée un peu trop vite en besogne.
L’option 2 semble être la bonne. « Je pense qu’Alessandra voulait dire que l’on ne s’attendait pas forcément à voir certaines de ces personnalités sur TF1, suggère Julien Degroote. Marie-José Pérec, par exemple, est très rare en télé. » Sur ce point, on pressent (enfin, on a vu son nom passer sur Twitter) que sous le costume d’aigle se cache une figure effectivement inattendue sur la première chaîne. Ce qui, avec David Douillet, fait trois personnalités surprenantes.
Twitter et spoilers
Les réseaux sociaux, parlons-en. TF1 n’y est pour rien, mais il est vrai que s’il était très amusant d’échanger les hypothèses entre internautes, c’était aussi le meilleur moyen d’être spoilé. Si l’on n’avait pas traîné sur le Web, on serait encore sans doute en train de sécher sur l’identité de l’artiste déguisée en panda rappeur… A son sujet un nom revient fréquemment et correspond avec tous les indices donnés jusque-là. De quoi gâcher quelque peu le plaisir et on ne doit pas être les seuls à le déplorer. « C’est le jeu, on ne peut pas empêcher les gens de faire part de leurs hypothèses. Mais les personnes qui tweetent ne représentent même pas 1 % de l’ensemble du public affirme Julien Degroote (on lui fait confiance, on est nuls en maths). Et puis, il y a toujours un doute, l’envie de jouer, de voir si son pronostic est confirmé ou non. »
Le public est joueur mais il doit aussi composer avec la mécanique répétitive de Mask Singer : un magnéto d’indices suivi de la prestation du candidat suivi des hypothèses des enquêteurs. Diffuser l’émission en direct, comme en Allemagne, ne serait-ce pas une bonne manière d’ajouter un peu d’adrénaline ? « Non, l’émission allemande manque de rythme avec des temps très longs de discussions, d’installation et de désinstallation des différentes mises en scène. Le fait d’enregistrer permet de proposer le meilleur contenu », assure Julien Degroote.
Le directeur adjoint des programmes de flux de TF1 admet cependant qu’il y a « forcément des choses à améliorer ». En cas de saison 2, « il faudra surprendre avec les costumes, des performances différentes et peut-être proposer plus de collégiales. » Et contacter Virginie Despentes, a-t-on envie d’ajouter à la liste.
Du côté des audiences…
Pour Julien Degroote, le directeur adjoint des programmes de flux de TF1, le bilan de la première saison de Mask Singer est d’ores et déjà « excellent ». « On a créé une belle émission de divertissement, qui a généré beaucoup de discussions chez les téléspectateurs et téléspectatrices. » Côté audiences, la chaîne est « ravie ». Si le premier numéro, le 8 novembre, a été suivi par 6.6 millions de personnes, il n’y avait cependant plus « que » 4.8 millions de fidèles pour la demi-finale vendredi dernier. « On a commencé tellement haut que l’on a trouvé la baisse logique », nuance Julien Degroote en soulignant la stabilité des audiences sur les cibles principales : « On est à 41 % de parts de marché en moyenne chez les Françaises de moins de 50 ans responsables des achats, à 56 % chez les 4-14 ans, à 49 % sur les 15-24 ans et à 45 % sur les 15-34 ans. » Au global, les premiers numéros ont été vus en moyenne par 5.7 millions de personnes.
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