Brillantissime (France 2) Michèle Laroque : "Je ne suis jamais aussi drôle que lorsqu’il m’arrive un gros pépin"
Pour son passage derrière la caméra, la pétillante Michèle Laroque signe une comédie romantique qui lui ressemble : pleine de bonnes ondes.
“Je ne savais pas que tu étais aussi à l’ouest ! » Cette réaction de Kad Merad, lorsqu’il a découvert le premier film mis en scène par son amie, a ravi Michèle Laroque : « C’est le plus beau compliment qu’il pouvait me faire. » S’il ne s’agit pas d’un fi lm autobiographique, elle y a toutefois mis beaucoup d’elle-même. Comme son besoin vital d’injecter de l’humour là où ça fait mal. « Je ne suis jamais aussi drôle que lorsqu’il m’arrive un gros pépin. C’est un mode de vie. Je fais partie de la catégorie des grands sensibles qui cherchent une protection dans l’humour. Dans les pires situations, ça m’aide à relativiser. » De l’humour, Angela, son personnage, va en avoir besoin. Le jour de Noël, cette bourgeoise niçoise, aussi coquette qu’insouciante, voit son couple exploser. Sans préavis, son mari la quitte pour une autre… plus jeune.
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« Avec de tels ingrédients, j’aurais pu faire un drame, mais j’ai choisi de raconter la reconstruction de cette femme sur le mode de la comédie romantique. » Cette histoire de renaissance est inspirée de la pièce anglaise Mon brillantissime divorce, que Michèle avait jouée en 2010. « Les représentations finies, je me suis rendu compte qu’Angela me manquait. C’est ce qui m’a donné envie de la retrouver et de la faire vivre sur grand écran. Et comme j’avais une idée très précise de la façon dont je voulais raconter son histoire, je n’ai pas voulu confier ce projet à quelqu’un d’autre. »
“La douce folie de maman”
Pour jouer sa fille à l’écran, Michèle a fait appel à Oriane Deschamps, sa propre fille, avec qui elle avait partagé une scène dans Comme t’y es belle, de Lisa Azuelos, en 2006. « J’ai écrit le rôle en pensant à elle. Et je n’ai pas été déçue, elle m’a bluffée par son naturel, sa présence. » De son côté, Oriane garde un souvenir ému de ce premier vrai tournage : « Tous les moments de complicité entre Angela et Léa, ce sont presque des moments volés entre ma mère et moi. J’y ai retrouvé l’humour, la sincérité et, aussi, la douce folie de maman, qui, dans la vie, est assez décalée. »
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Et si Françoise Fabian interprète, avec autorité, la mère d’Angela, Michèle a aussi fait tourner Doina, sa propre mère, dans une scène : une partie de bridge, entourée de Marthe Villalonga et Françoise Fabian. « C’était tellement émouvant de voir nos trois générations unies sur ce projet. » Incroyable, mais vrai, l’appartement d’Angela se situe dans l’immeuble où Michèle habitait lorsqu’elle était enfant. Et même Emy, sa chienne labrador, est à l’écran !
Entourée d’amis
L’émotion était omniprésente pendant ce tournage, à Nice, quelques mois seulement après l’attentat du 14 juillet 2016. « Faire le film ici est devenu une évidence. Pas parce que je pensais que cela allait faire oublier la tragédie, puisque c’est impossible, mais parce que c’était un moyen de montrer que la barbarie n’avait pas gagné. » Pour ses débuts en réalisation, Michèle s’est aussi entourée de ses amis : Pierre Palmade fait une apparition, Gérard Darmon est au rendez-vous. Et, pour incarner le psy attachant, l’actrice a choisi Kad. Lorsqu’il l’avait vue sur scène dans la pièce, il lui avait glissé à l’oreille : « Si tu l’adaptes à l’écran, j’aimerais être ton docteur Steinman. » Michèle ne l’a pas oublié.
Brillantissime : dimanche 31 mai à 21h05 sur France 2
Julien Barcilon
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