Bis (TMC) – Dominique Farrugia : "La grosse gifle de Kad Merad à Franck Dubosc n’était pas une fausse"
ARCHIVE. En 2015, l’ex-Nuls Dominique Farrugia a filmé Kad Merad et Franck Dubosc dans un voyage cocasse à travers le temps… Entretien avec le réalisateur.
D’où vous est venue l’idée de propulser deux vieux copains à l’époque de leur adolescence, tout en échangeant leurs vies ?
Dominique Farrugia : J’ai toujours eu envie d’évoquer les années 80, période où je me suis beaucoup épanoui. Ma préférence allait à l’année 1986 : celle de la France en demi-finale de la Coupe du monde, mais aussi celle de la mort de Coluche. Moi, j’avais 24 ans, deux années de Canal+ derrière moi et je commençais à écrire avec les Nuls. À l’époque, il n’y avait pas de téléphone portable et notre relation aux parents était différente d’aujourd’hui : on cachait nos sentiments.
Le tandem Merad-Dubosc aurait, semble-t-il, fonctionné au bout de dix minutes de tournage. Vous le confirmez ?
Oui ! On a affaire à deux grands acteurs de comédie qui aiment faire rire. À peine s’étaient-ils reniflés sur le plateau qu’ils avaient déjà trouvé leur place. C’est un bonheur de travailler avec des comédiens de cette trempe : il n’y a pas de temps mort, tout va très vite, dans l’instant et à l’instinct. Comme lorsqu’Éric (Franck Dubosc) prend une grosse gifle de Patrice (Kad Merad). Croyez-moi, ce n’était pas une fausse claque de cinéma. Franck, stupéfait, encaisse la baffe, marque un arrêt. Puis il enchaîne dans la seconde !
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Face à une telle complicité, Alexandra Lamy n’a-t-elle pas eu de mal à exister ?
Pas du tout. Elle est de la même envergure qu’eux, elle joue d’égal à égal : c’est une fille extra, drôle, belle, avec un vrai côté mec. Elle s’est vraiment amusée à tourner avec deux hommes.
Votre casting relevait du défi : il fallait dénicher un David Guetta jeune, un Zidane adolescent et un Eddie Barclay de 60 ans…
J’ai eu la chance d’avoir des directeurs de casting performants. Pour les rôles de David Guetta débutant et Zidane adolescent, ils ont très vite dégoté des visages ressemblants. En revanche, on ne trouvait pas de sosie de Barclay. Alors on a pris un acteur qui lui ressemblait, sur lequel on a reconstitué le visage d’Eddie avec des prothèses.
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Comment fait-on pour transformer une avenue d’aujourd’hui en rue de 1986 ?
On change tout. Mes décorateurs étaient des génies de la débrouille ! Ils avaient fabriqué un Abribus de l’époque, en bois. Après, il faut installer des cabines téléphoniques, des parcmètres à pièces, des fausses sonnettes à la place des digicodes… Sans parler des voitures, comme la Citroën BX rouge conduite par le père de Patrice (Julien Boisselier).
Vous dites que cette comédie est votre film le plus personnel. Peut-on savoir pourquoi ?
Parce qu’Éric, c’est moi : comme lui, je ne foutais rien à l’école et mes parents étaient tous les deux restaurateurs dans le IXe arrondissement de Paris, où j’ai passé mon enfance et où a été tourné le film. La relation émouvante qu’entretient Éric avec son père (interprété par Gérard Darmon) est très proche de celle que je vivais avec le mien. Cette comédie évoque d’une belle façon mes parents. Hélas, mon papa est mort pendant la promotion du film, et ma maman est partie quatre mois après sa sortie. Et, à mon plus grand regret, ni l’un ni l’autre n’ont pu le voir…
Bis est diffusé jeudi 26 novembre à 21h15 sur TMC
Interview Jean-Baptiste Drouet
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