Assassinée (Chérie 25) Patricia Kaas : "Je tremblais devant les caméras"
ARCHIVE. Patricia Kaas se glisse dans la peau d’une maman qui, un matin, découvre que sa fille a été assassinée ! Un très grand rôle et un tournage éprouvant. A l’occasion de la rediffusion de cette fiction ce soir mercredi sur Chérie 25, nous vous proposons de relire l’interview que la chanteuse nous avait accordée en 2012.
Dans son pavillon, Cathy (Patricia Kaas) s’affaire : elle prépare une fête pour les 20 ans de sa fille, Éva. À midi, aucun signe de la demoiselle, qui a découché. D’abord agacée, la maman finit par s’inquiéter et signale la disparition à la gendarmerie. Elle va apprendre que le cadavre d’une jeune femme a été retrouvé dans une carrière. Ses pires craintes sont confirmées… C’est le premier grand rôle de Patricia Kaas, dix ans après une apparition dans And now… Ladies and Gentlemen, de Claude Lelouch.
Comment êtes-vous devenue Cathy ?
Patricia Kaas : L’an dernier, le producteur Jean-Pierre Alessandri m’a vue dans une émission où je présentais mon autobiographie, L’Ombre de ma voix (Flammarion). Il a trouvé, dans ma façon de parler, une authenticité et une sensibilité qui lui faisaient penser à Cathy.
Avez-vous tout de suite accepté ?
Oh non ! J’ai longtemps hésité, car je ne me sentais pas à la hauteur. Ce film montre le parcours et la reconstruction des parents d’une victime. Mon personnage est souvent en larmes, en colère. Or, je ne pleure jamais, et me fâche peu.
Alors comment y arriver ?
Pour moi, jouer des émotions est plus intime que de les chanter.
Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
Mon autobiographie, qui a été une sorte de thérapie. En me livrant sur le papier, j’ai levé le voile de pudeur qui m’aurait empêchée d’être sincère devant la caméra. J’y évoquais notamment la mort de ma mère, il y a plus de vingt ans. Une douleur insurmontable.
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Avez-vous puisé dans cette émotion pour incarner Cathy ?
J’y ai repensé. J’ai aussi essayé d’imaginer ce que je ressentirais s’il arrivait quelque chose à ma nièce (Patricia Kaas n’a pas d’enfant, ndlr). C’était glauque ! J’ai trouvé très utile de m’isoler de mes proches trois semaines avant le tournage. Installée à l’hôtel, j’ai énormément répété avec le réalisateur, Thierry Binisti, et une coach. J’écoutais en boucle la bande originale du film La Liste de Schindler, de Steven Spielberg. Cette musique provoquait une profonde tristesse et me faisait pleurer dans ma chambre. Avant certaines scènes, je l’écoutais au casque, et j’étais prête à tourner.
Avez-vous des points communs avec Cathy ?
Nous sommes toutes les deux un mélange de souffrance et de force. Je viens d’une famille de sept enfants, avec un papa qui était mineur de fond : on ne se plaignait pas, même quand c’était difficile.
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Comment s’est passé le tournage ?
Éprouvant, car le rythme était très intense. Pendant cinq semaines, je me suis levée très tôt, et je tournais six à huit séquences par jour. Au début, j’avais très peur et je tremblais devant les caméras. Sur scène, je suis seule en danger, là, je faisais partie d’une équipe, si je n’étais pas bonne, cela aurait des conséquences pour les autres. Mais je me donnais des ordres intérieurs, je me disais que je n’avais pas le choix.
Avez-vous envie de poursuivre la comédie ?
Si vous m’aviez posé la question pendant le tournage, j’aurais dit non, car j’ai trouvé ça difficile. Mais finalement, pourquoi pas ? J’attends un beau projet.
Assassinée est diffusé mercredi 13 novembre à 21.05 sur Chérie 25.
Interview Anne-Charlotte Bonnet
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