Alice Nevers, Camping Paradis… : quelles sont les conséquences du confinement sur les fictions françaises ?
Depuis la mi-mars, toutes les productions de séries, feuilletons et téléfilms sont à l’arrêt. Confinement oblige, les tournages sont suspendus jusqu’à nouvel ordre. Quelles conséquences pour la fiction française, les comédiens et autres professionnels du secteur ?
Lundi 16 mars, Marine Deltermeet Jean-Michel Tinivelli sont rentrés chez eux, suite à la suspension du tournage d’Alice Nevers. Comme pour toutes les chaînes, les séries de TF1 sont sur «pause». Entre autres, Cécile Bois et Lucie Lucas, héroïnes de Gloria, ont regagné leurs pénates, Laurent Ournac est descendu de sa montagne, où il réalisait un épisode de Camping Paradis, Carole Bouquet a quitté Grand Hôtel, tandis que Camille Lou a abandonné le plateau de Je te promets, l’adaptation de This is Us. Sur France 2, c’est le coup d’envoi de la nouvelle version des Petits Meurtres d’Agatha Christie qui a été reporté, tout comme la deuxième saison de Tropiques criminelles avec Sonia Rollandet la troisième des Rivières Pourpres avec Olivier Marchal. France 3, elle, a dû décaler sa série événement, Les Aventures du jeune Voltaire, avec Valérie Bonneton. Enfin, sur M6, Laëtitia Milot,héroïne de Lucas a disparu, en cours de réalisation, attend elle aussi de revenir travailler.
Parer aux problèmes immédiats…
Si la responsabilité de suspendre les tournages incombe aux sociétés de production et non aux chaînes, peuvent-elles se prévaloir de la pandémie pour faire jouer leurs assurances ? "Oui, répond Thomas Anargyros, producteur et président de l’Union syndicale de la production audiovisuelle, mais à condition d’avoir une assurance qui couvre ce type de situation et d’avoir démarré le tournage avant le 30 janvier, date à laquelle l’OMS a qualifié l’épidémie de coronavirus d’urgence de santé publique. Après, les assurances ne couvrent rien". Quid de la rémunération des équipes désormais sans travail ? "C’est en train de se mettre en place avec le gouvernement, précise le producteur des Rivières pourpres. Il devrait y avoir deux systèmes. Le premier serait la mise immédiate au chômage partiel, avec une couverture à 84 % du salaire net, plafonné à 4,5 fois le Smic. Le second consisterait à faire basculer les équipes dans le régime de chômage des intermittents, mais sans période de carence".
… avant de relancer le secteur
"Sans accompagnement des banques, de l’État et autres instituts de crédit du cinéma, poursuit Thomas Anargyros, il est évident que les petites structures qui ne font qu’un film par an ne vont pas s’en remettre. Nous allons travailler avec le CNC sur un plan de soutien concernant la trésorerie des entreprises du secteur, mais aussi sur un plan de relance." La filière étant déjà à flux tendu, après un passage de 800 à plus de 1 000 heures de production par an, démultiplier les tournages au moment de la reprise, dans le but de pallier le manque à gagner, n’est pas réaliste. Seule une politique d’étalement dans le temps est envisageable, avec un risque d’embouteillage à la clé. L’entente sera indispensable entre les professionnels du secteur.
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