Plutôt Stones ou Beatles ? Les livres de photos de Jo Wood et de Linda McCartney posent un regard intime dans le rétroviseur
C’est avec un synchronisme troublant que sortent ces jours-ci deux livres de photos autour des Rolling Stones et des Beatles (et de Paul McCartney en particulier) signées de compagnes des membres de ces formations : The Rolling Stones inédit, 30 ans d’archives de Jo Wood (Glénat) et The Polaroid Diaries de Linda McCartney (Taschen).
D’un côté, Linda McCartney, épouse de Paul McCartney disparue en 1998, photographe de profession et musicienne, offre un regard artistique intime sur son époux et leurs enfants, pris au polaroid. De l’autre, Jo Wood, mannequin et compagne durant trente ans de Ron Wood, le second guitariste des Stones dont elle a divorcé en 2009, livre un regard plus documentaire et varié sur la vie en tournée avec le plus grand groupe de rock du monde. Les deux ouvrages, très différents, sont chacun à leur manière réjouissants.
Un Instagram avant l’heure pour Jo Wood
Jo Wood a, dit-elle, toujours aimé prendre des photos. Elle ne quittait jamais son appareil, au point que Ron Wood l’avait surnommée « Shutterbug » (la photographe). Des clichés, elle en a pris des milliers de sa famille (deux enfants de Ron Wood et un troisième d’un précédent lit, adopté par le Stone) et de ses amis en tournée, d’abord au polaroid puis avec « un appareil digne de ce nom » offert par son époux.
Ces photos constituent pour elle une sorte d’Instagram personnel de l’époque où le réseau social n’existait pas, celle des folles années 70, 80 et 90.
On les voit en studio, en coulisses et sur scène mais aussi en déplacement à Nassau ou en Jamaïque, à bord de jets ou dans des chambres d’hôtel. En contrepoint, Jo Wood raconte avec simplicité le climat débridé, l’organisation des loges ou des enregistrements, les tournées avec tous les enfants à bord et la complicité des inséparables Keith Richards et Ron Wood.
Une acuité de regard très personnelle pour Linda McCartney
Linda McCartney c’est une tout autre qualité de regard. Il s’agit d’abord d’une photographe accomplie dont l’objectif était une extension de l’oeil. Mais dans cette collection de photos prises au polaroid entre le début des années 70 et le milieu des années 1990, elle se penche surtout sur sa famille nucléaire, celle qu’elle formait avec le Beatles Paul McCartney et leurs trois enfants Stella, Mary et James, plus sa fille Heather née d’un premier mariage et adoptée par Paul. Il y a donc déjà beaucoup de tendresse dans ses portraits intimes.
Paul disait d’elle. « Elle voyait les choses. Il faut savoir reconnaître quand une bonne photo se présente à vous. Et il faut la saisir exactement au bon moment… Elle le faisait si souvent que cela m’impressionnait toujours. Puis elle posait son appareil, comme si elle ne voulait plus interférer. Elle savait qu’elle l’avait eue. »
Le même regard doux, empathique et bienveillant de Linda McCartney est posé sur les animaux, ânes, chevaux, chats, chiens, poussins ou petite souris. Comme le souligne Chrissie Hynde des Pretenders dans l’avant-propos, « autour d’elle, tout le monde était toujours décontracté et à l’aise. Je crois que ses images en sont le reflet.«
The Rolling Stones Inédit, 30 ans d’archives de Jo Wood (Glénat – 24 cm x 19 cm, 255 pages – 35 euros)
The Polaroid Diaries de Linda McCartney (Taschen – 26 cm x 26 cm, 232 pages – 40 euros)
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