Le célèbre bluesman Lucky Peterson est mort brutalement à 55 ans

Sa carrière avait démarré dès son enfance. Ex-enfant prodige, chanteur, organiste, guitariste, Lucky Peterson est mort dimanche après-midi à seulement 55 ans dans un hôpital de Dallas où il avait été admis en urgence.

La triste nouvelle a été annoncée dans la nuit de dimanche à lundi sur les réseaux sociaux, dans un communiqué en anglais et en français. Lucky Peterson avait sorti ses derniers albums sur le label français Jazz Village et il était bien connu des amateurs de blues et de jazz de l’Hexagone : « Il était chez lui lorsqu’il est tombé malade et a été transporté d’urgence à l’hôpital, dans un état critique. Malheureusement, les médecins n’ont pas pu le ranimer. Nous vous remercions de garder Lucky dans vos prières, tout en respectant l’intimité dont sa famille a besoin maintenant. »

Né Judge Kenneth Peterson le 13 décembre 1964 à Buffalo, dans l’État de New York, fils du chanteur et guitariste James Peterson, Lucky Peterson a baigné très tôt dans la musique. Enfant prodige de l’orgue, alors qu’il jouait dans le club de son père, il a été repéré dès l’âge de 5 ans par le bluesman Willie Dixon qui l’a « pris sous son aile », selon ses propres mots. Quelques mois plus tard, il était invité du célèbre Ed Sullivan Show. Et par la suite, d’autres émissions de télévision allaient l’inviter, comme le Young People’s Show en 1972.

Lucky Peterson à 7 ans dans l’émission « Young People’s Show » (mars 1972)
Par la suite, tout en menant une riche carrière solo, Lucky Peterson a multiplié les collaborations, jouant aux côtés d’artistes comme Bootsy Collins avec qui il a formé un duo, Mavis Staples, Wynton Marsalis, ou encore son épouse la chanteuse Tamara Peterson, ainsi que la chanteuse Ayo pour son album Gravity at Last (2008).

Bootsy Collins et Lucky Peterson : « Time » (1996)
À partir des années 90, Lucky Peterson a intensifié le rythme de ses enregistrements discographiques, célébrant au fil des albums ses racines blues, rendant hommage à Mahalia Jackson en 1996 (avec la chanteuse Mavis Staples), puis à l’illustre organiste Jimmy Smith (dont il fut l’élève) en 2014… En 2009, il avait célébré de grands noms de la soul, du jazz et de la pop dans un triple album remarqué, Organ Soul Sessions.

En 2014, Lucky Peterson se souvenait de son enfance et de ses racines dans The Son of a Bluesman, un album très personnel, qui lui tenait à cœur, et pour la promotion duquel il s’était mis en scène dans un clip émouvant.

Lucky Peterson : « I’m Still Here » – 2014
En 2019, le bluesman avait sorti l’album Just Warming Up ! sur le label Jazz Village, accompagné d’une série de concerts pour fêter un demi-siècle de musique. Comme le signifiait le titre de cet ultime disque, Lucky Peterson considérait les cinquante premières années de sa carrière comme un « simple échauffement »... Son voyage musical s’est stoppé prématurément, provoquant la stupeur et la tristesse de ses admirateurs.

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