Juliette Gréco, "l’éternelle jeunesse" qui n’était "jamais tiède", pour Olivia Ruiz
« Juliette, c’était l’éternelle jeunesse », réagit la chanteuse Olivia Ruiz après le décès de Juliette Gréco mercredi 23 septembre à 93 ans. Olivia Ruiz avait écrit deux titres pour l’icône de la chanson française, Dans ma chambre de dame, et L’Ombre du vent (2009). Elle dépeint, jeudi 24 septembre sur France Inter, une femme « jamais tiède », curieuse de « l’être humain en général ».
« Quand je l’ai connue elle avait 80 ans et elle avait une coquinerie au fond de l’oeil, complètement enfantine, et une énergie sans borne. C’est vrai que l’on avait l’impression qu’elle serait toujours là », explique la chanteuse, qui raconte sa première rencontre, « comme une évidence ». « Je suis allée présenter mes petites chansons à sa maison, je suis restée déjeuner, et puis la boule au ventre je lui ai fait lire ces textes. Elle a été délicate, intelligente, elle m’a changé peut-être deux virgules mais a pris la précaution de me demander si j’étais d’accord. En repartant, je me suis dit, « on a 53 ans d’écart, et j’ai l’impression d’avoir passé la journée avec une copine de mon âge. »
« Elle n’avait pas d’âge »
Juliette Gréco, une femme résolument d’aujourd’hui, aussi, estime Olivia Ruiz, en raison « d’abord » d’« une curiosité, une curiosité folle de l’être humain en général, et des artistes. Je crois que c’est aussi sa générosité, elle aimait transmettre, elle aimait partager son histoire. Et ça, c’est quelque chose de résolument moderne aussi ». Enfin, « la pudeur et la timidité face aux grands événements de l’Histoire, que l’on a vécu par sa petite histoire. C’est quelque chose qui appartient à une autre génération, la sienne ».
« C’est quelqu’un qui n’était jamais tiède. Elle aimait ou elle n’aimait pas. Elle n’aimait pas « un peu », elle n’aimait pas « bien », par exemple. Elle était intransigeante aussi, je crois. Elle n’avait pas peur d’avoir des opinions hyper affirmées. Même si c’était une femme d’un certain âge, elle n’avait pas d’âge, et pour elle non plus [une opinion] n’avait pas d’âge. Elle avait quelque chose de maternel, mais elle ne s’adressait pas aux personnes plus jeunes qu’elle comme quelqu’un qui avait une leçon à donner », conclut Olivia Ruiz.
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