"Et si on réinventait la manière d’écrire et d’enregistrer une chanson ?" Gauvain Sers sort "En Quarantaine" au profit de la Fondation Hôpitaux de France

Avec son œil acéré sur le quotidien, et son empathie naturelle envers les « oubliés », Gauvain Sers ne pouvait pas faire autrement qu’écrire sur le confinement et ses conséquences. En quarantaine a vu le jour de façon singulière. Il nous raconte comment, et nous parle de son confinement à lui.

Franceinfo culture : Comment se passe ce confinement ? 

Gauvain Sers : Je suis resté à Paris même si c’est un peu frustrant de ne pas être dans la Creuse avec la famille, mais j’essaie de mettre à profit cette parenthèse inattendue en lisant, en écrivant, en composant. Je connais déjà un peu ça lorsqu’on n’est pas en tournée, ni en studio ou en promo, mais là le fait de ne pas pouvoir sortir, de ne pas pouvoir observer les gens, c’est un peu moins inspirant. Je passe beaucoup de temps à ma fenêtre, mais ça va finir pas tourner en rond ! (rires)

Gauvain Sers – En Quarantaine

C’est venu comment, cette idée ?

Ça m’est un peu tombé dessus. J’ai écrit le texte assez rapidement le premier jour du confinement. J’ai eu des images, des idées, et la chanson est venue très très vite, dans la nuit qui a suivi puis tôt le lendemain matin. Le soir, j’ai posté le texte sur les réseaux et il y a eu beaucoup de réactions.

Mais surtout, le lendemain, il y avait deux personnes en train de chanter ma chanson, ils avaient inventé une mélodie, et ils la jouaient chez eux ! Ça ne m’était jamais arrivé. Alors on a eu l’idée que chacun puisse faire ça en France, des gens qui ne se connaissent pas, et pourquoi ne pas collaborer avec quelqu’un avec qui je n’aurais jamais collaboré en temps normal. Et quand j’ai proposé ça, je ne m’attendais pas à en recevoir autant : plus de 400 ! Ça a été un gros casse-tête pour faire une sélection. J’ai tout de suite accroché avec la mélodie de Manu Senard, que je ne connaissais absolument pas.

Et puis il y a eu une sorte de ping-pong entre tous les endroits où ont été enregistrés des bouts de la chanson : je l’ai écrite à Paris, Manu l’a composée en Vendée, l’accordéon a été joué par un des membres de son groupe, Martial a fait une guitare acoustique à Pantin, j’ai enregistré la voix chez moi, et c’est parti en mixage avec Dominique Blanc-Francard en Normandie… Le tout fait un peu dans l’urgence, mais on est content du résultat.

Gauvain Sers – En Première Ligne (en live à la maison)

Vous gardez le contact avec votre public ?

J’essaie de ne pas être trop omniprésent sur les réseaux, car il y a déjà beaucoup d’infos, de live, etc… je vais essayer de faire un live avant la fin du confinement, mais surtout je continue à écrire, ça reste primordial pour moi.

Comment voyez-vous la suite ?

On avait un été très chargé, mais avec l’annulation des festivals, ça risque d’être très vide. Je suis en train d’espèrer que l’automne puisse tenir, mais ce n’est même pas sûr. Je pense beaucoup aux petits producteurs, aux petits festivals. Je suis assez inquiet pour ce milieu-là, parce que ça va être un des seuls domaines où on ne va pas pouvoir reprendre tout de suite, et comme la culture n’est pas forcément prioritaire pour l’Etat, j’attends en espérant quand même qu’on vivra des jours meilleurs.

 

En Quarantaine est disponible ici : https://GauvainSers.lnk.to/EnQuarantaine

Les bénéfices sont reversés à la Fondation Hôpitaux de France 

Retrouvez toutes les infos de Gauvain Sers sur son site officiel ou sa page Facebook

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