"Baby Shark", "Popcorn"… Quel est le secret de ces musiques qui vous rentrent dans la tête ?

Popcorn de Hot Butter, Baby Shark de PinkFong, etc… En deux secondes, on a ces chansons dans la tête pour toute la journée.

Cela fonctionne aussi avec des chansons plus personnelles. Le phénomène est appelé par les scientifiques des « earworms », des vers d’oreille. Nicolas Farrugia, chercheur en neurosciences cognitives à Brest, aux laboratoires Lab-Sticc, les a étudiés, en récupérant le travail de collègues britanniques qui avaient comparé 3 000 morceaux considérés comme entêtants. 

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« La première caractéristique : ces morceaux qui restent dans la tête sont souvent un peu plus rapides, avec un tempo de 124 pulsations par minute contre une moyenne de 115 à peu près », indique-t-il.

« Une autre caractéristique, c’est le fait d’avoir des mélodies qui sont assez génériques et faciles à retenir, avec une mélodie qui commence par monter, puis qui descend par exemple comme le morceau Ah vous dirais-je maman : ça monte et ça descend donc c’est facile à prévoir », explique-t-il.

« Une autre caractéristique encore, ce sont des sauts – des gap – dans les mélodies. C’est marrant parce que c’est le cas de Popcorn. Cette note à l’octave plus basse à la fin de la mélodie : il y a des petits intervalles en haut, puis après un saut vers cette note grave. Et je pense que c’est peut-être ce qui rend cette mélodie assez mémorable », conclut-il.

Certains plus sensibles que d’autres

Les trois éléments pour capter l’auditeur sont posés, mais certains y sont plus sensibles que d’autres. Nicolas Farrugia a comparé la forme, l’anatomie des cerveaux de personnes plus ou moins sujettes à ce désagrément. 

« En ce qui concerne les zones auditives du cerveau, ce qu’on appelle le cortex temporal, qui est sur le côté, il y avait des variations dans le volume du cortex auditif primaire qui étaient liées au fait d’avoir plus ou moins souvent de la musique dans la tête. »

à franceinfo

Quant aux déclencheurs des « vers d’oreille », il n’y a parfois même pas besoin de passer les mélodies. « Si je vous dis ‘Banc public’, ça va déclencher dans la tête de certains la mélodie de Brassens », s’amuse-t-il. On aurait pu finir sur pire.

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