Secouée par la crise, la marque montante Sies Marjan dépose le bilan
Lourdement impacté par la crise du Covid, le jeune label Sies Marjan, offert à un avenir prometteur sur la scène de la mode américaine, annonce l’arrêt de son activité.
Le créateur néerlandais Sander Lak a fait une irruption remarquée sur la scène de la mode américaine. Il offrait le visage d’un coloriste talentueux et d’un spécialiste du vêtement déconstruit. Très vite, sa mode a séduit. Seulement voilà, la crise du Covid est passée par là. Et cinq ans plus tard, c’est le dépôt de bilan inattendu. «En tant que jeune marque indépendante nous avons été lourdement impactés par le Covid-19», précise un communiqué. Le label n’aura pas supporté les conséquences économiques d’une mise à l’arrêt brutale de tous les maillons de la chaîne de l’industrie de la mode, pendant le confinement.
Toutes les silhouettes du défilé Sies Marjan automne-hiver 2020-2021
«Ce que nous avons fait est un rêve devenu réalité», explique Sander Lak qui remercie toutes les personnes impliquées dans le succès de son label, dont les milliardaires Howard et Nancy Marks qui avaient apporté leur soutien financier. Le designer néerlandais a fondé sa griffe en 2015 après avoir fait ses armes chez Philip Lim et Dries Van Noten. Il lui a donné le nom de Sies Marjan (en hommage à celui de ses parents) et au fil des saisons a développé une silhouette structurée dont les drapés fluides et colorés – à la teinture végétale – ont embelli le travail technique du vestiaire. Une combinaison gagnante qui avait convaincu la rédactrice en chef du Vogue américain Anna Wintour de faire le déplacement au tout premier défilé, chose rare pour une jeune marque. Dans la foulée, les investisseurs ont suivi, les points de distribution se sont multipliés dans le monde, propulsant Sies Marjan sur la scène de la jeune création new-yorkaise.
La route vers le succès semble alors toute tracée pour la marque rapidement perçue comme un label à suivre de près. Au fil des saisons, le défilé de Sies Marjan vient redorer la Fashion Week de New York à la hype en berne depuis quelques années. La marque se positionne dans l’avant-garde créative aux côtés de marques comme Pyer Moss, Telfar et Laquan Smith. Une jeune génération engagée et innovante qui se dessine en parallèle des grandes maisons telles que Tommy Hilfiger, Ralph Lauren et Calvin Klein, icônes américaines.
Un fond pour aider la création
Mais la crise sanitaire aura eu raison des ambitions de Sies Marjan, l’un des premiers labels indépendants à mettre la clé sous la porte. Une fin précipitée que le «Common Thread» n’a pu éviter. Ce fonds de soutien développé par Anna Wintour et Tom Ford via le Conseil des créateurs de mode américains pendant la pandémie du Covid utilise l’argent initialement attribué au gagnant de la prestigieuse compétition annuelle du CFDA / Vogue Fashion Fund pour soutenir les marques les plus affectées par la crise aux États-Unis.
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