Hanna Lhoumeau : dans son appartement à Paris | Vogue Paris
Nourrie au biberon du style par sa grand-mère, couturière à Bordeaux, Hanna Lhoumeau vient de décrocher, à Paris, la consécration qu’elle a toujours voulue. Non seulement, cette beauté d’origine dominico-haïtienne est une femme engagée, prônant la diversité au sein d’une industrie encore trop conservatrice, mais sa carrière de mannequin s’envole.
Une fille, un style : chez Hanna Lhoumeau à Paris
© Adeline Mai
Une fille
Lion ascendant Cancer, 21 ans, Hanna Lhoumeau est née à Bordeaux mais habite à Paris depuis un an et demi. Franco-dominico-haïtienne, cette liane au sourire de perle découvre le racisme et l’exclusion à l’école, portant malheureusement encore les stigmates d’un racisme institutionnel. Après avoir changé quatre fois de collèges, elle voit en Paris une destinée et s’envole pour la capitale : "Je voyais Paris comme un eldorado de la différence, j’ai voulu m’en rapprocher pour pouvoir m’exprimer, être libre." C’est à travers la photo que la jeune femme trouve sa délivrance, la mode s’entichant de sa classe fragile et de son regard chaud et complice. Visage des labels mode et beauté qui cartonnent, sa carrière est lancée, sous le signe de l’inclusion et de la générosité.
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Un style
Quelque chose dans le sang. Une allure de chat, tomboy un jour, femme fatale un autre. Hanna trouve son style dans une diversité qui lui procure l’assurance qui lui manquait à l’enfance. Elle se décrit elle-même comme un électron libre : "tout dépend de mon humeur."
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Le jour
"Simple, facile et confortable. " Un jean tout terrain, une chemise blanche bien fittée et une belle veste vintage. Aux pieds des bottes militaires, pile dans la tendance, qu’elle a chinées en fripe, des bottines bicolores à talons virgule qu’elle a imaginées en duo avec Jonak ou encore des petits escarpins à talons (si elle ne court pas toute la journée).
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La nuit
Le moment d’exprimer ses passions, et son instinct théâtral. Couleurs, accords imprévus, changement de personnalité… Rien ne lui fait peur. "Je peux changer d’habit comme d’état d’esprit, si j’opte pour une petite robe victorienne classique je deviens très sage, si je décide de me glisser dans un long kimono je joue les divas tentatrices."
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Premier souvenir mode
Sa grand-mère, qui possédait sa propre maison de couture à Bordeaux et qui lui dessinait les robes de son enfance. "C’est avec elle que j’ai trouvé le sens du style, la liberté de s’habiller, le goût de la mode."
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Sacs
L’idéal selon elle ? "Des modèles réalisés par des artisans consciencieux selon des savoir-faire anciens". Hermès et Chanel en tête. Dans son dressing :By Far, Chylak, A.P.C. et Marc Jacobs.
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Chaussures
Elle vient de signer une collection en collaboration avec la marque Jonak : une paire de bottines double face en cuir qui lui donne un look très seventies et des babies oranges satinées façon midinette punk.
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Bijoux
Au cou, un saphir étoile que son père lui a ramené d’Afghanistan, des petites chaînes en or et pendentifs Pascale Monvoisin ou Poiray, des gris-gris et talismans… Son seul problème ? "Je perds tout, surtout les bagues. J’en mets très peu pour éviter de perdre aussi la tête en les cherchant."
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Beauté
Quand on est jeune, la beauté est définie par la normalité. Les autres enfants riaient de sa grande taille et de ses boucles afro, qu’elle camouflait sous des teintures et des lissages. Un jour, un boyfriend lui confie la préférer au naturel "le meilleur compliment au monde, celui qui m’a permis de m’assumer." Plus tard, elle comprend que c’est aussi une histoire de confiance en soi. "En arrivant à Paris, j’ai shooté avec d’autres mannequins, toutes belles mais de manière différente : la définition de la beauté est plurielle, elle ne se limite pas au physique."
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Coup de cœur
Les bombardiers. Notamment ce vieux blouson d’aviateur russe qu’elle a chipé à son père. Il fait deux fois son poids. Et un énorme bombardier bleu qu’elle a chiné à Londres, dans une fripe de Liverpool.
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Icônes
Evidemment sa grand-mère, la première créatrice de sa vie mode. Viennent ensuite, Keira Knightley pour son élégance et sa manière de porter les costumes d’époque (Anna Karenine en tête), Gabrielle Chanel pour son goût intemporel : "un art de créer remarquable, tous les vêtements semblaient avoir été faits pour elle."
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Photographe : Adeline Mai
Make-up : Sergio Villafane pour Mac Cosmetics
Hair : Leonor Greyl
Production : Mathias Holst
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