Défilés automne-hiver 2020-2021 : Saint Laurent, la marque des femmes qui n’ont peur de rien
Sous le Trocadéro, Anthony Vaccarello a présenté une collection sensuelle et bourgeoise qui confirme Saint Laurent en tant que griffe pour des femmes que rien n’effraie.
Depuis sa création en 1961, la maison de mode lancée par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé incarne la modernité et la féminité contemporaine. Avec ses pièces à l’assurance sexy, le défilé pour l’automne-hiver 2020-2021 n’y a pas échappé.
La femme fatale selon Saint Laurent
« On se croirait dans un Mireille Dumas », glisse en souriant notre voisin de gauche. Face à nous, le décorum du défilé Saint Laurent, avec sa moquette beige qui va du sol au plafond. Une scénographie simple comparée à celle du dernier défilé qui se tenait en extérieur, aux pieds de la Tour Eiffel. Lorsque la lumière s’éteint, on comprend pourquoi. Sous un jeu de faisceau de lumières braquées sur elle, le premier mannequin fait son entrée : pantalon en latex noir, blazer tartan rouge et chemise à nœud lavallière assortie, boucles d’oreilles oversize, sans doute clipées. Hormis le jeu de matières, le directeur artistique de la maison française vient fait renaître la silhouette Rive Gauche mise au point par Yves Saint Laurent.
Saint Laurent, c’est la nécessité de l’élégance et la perversité
Si c’est l’élégance bourgeoise des années 90 qu’Anthony Vaccarello a tenu à bousculer cette saison, on retrouve malgré tout de nombreuses références à l’histoire de la griffe de luxe. Il y a le féminin-masculin défendu dans les années 70 et ce jeu de lumière, comme des phares de voitures braquées sur les mannequins, qui rappellent le défilé de Tom Ford pour le printemps/été 2001. C’est le féminin qu’à toujours défendu YSL, celui toujours à l’interstice entre bourgeoisie et mauvais goûts. Si le couturier est toujours cité pour ce que sa mode a changé pour les femmes, c’est parce qu’il s’est adressé à celles qui ont l’amour du risque, qui n’ont pas peur de mêler pied-de-poule et latex, cachemire et panthère.
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Entre la maîtrise de la rigueur et l’abandon du plaisir
« J’ai voulu retrouver cet équilibre ou tension qui définit la modernité du style Saint Laurent, entre la maîtrise de la rigueur et l’abandon du plaisir« , écrit Anthony Vaccarello dans un communiqué destiné à la presse. Avant d’ajouter : « Saint Laurent, c’est la nécessité de l’élégance et la perversité. L’une sans l’autre, ne serait que bourgeoisie ou vulgarité. M. Saint Laurent avait une vision très particulière de la bourgeoise. Presque un rejet de celle-ci. C’est cette tension qui m’a stimulé cette saison et m’a donné envie de me détacher de ces codes trop conventionnels. Saint Laurent, c’est un danger.
Mais les phares ont beau s’arrêter sur les silhouettes habillées de body en dentelle, de blazers en laine cintrés, mais aux épaules carrées, aux robes en latex et manteaux de fausses fourrures, rien ne les arrête. C’est presque du Guy Bourdin en mouvement, mais où les femmes auraient l’ascendant sur le monde qui les entoure. La force du travail d’Anthony Vaccarello – qui en fait un digne héritier d’Yves Saint Laurent – c’est qu’il présente des pièces qu’on rêve de porter immédiatement.
Saint Laurent, c’est un danger
On ne peut s’empêcher de repenser aux paroles de Paloma Picasso, source de l’inspiration de « la collection scandale » d’Yves-Saint Laurent : « Quand je découvrais la collection printemps-été 71 qui provoque le scandale que l’on sait, j’avais le sentiment d’ouvrir mes armoires et celles d’autres filles qui comme moi partageaient le goût d’une époque que nous regardions à travers le cinéma. Yves Saint Laurent a fait de nos pulsions irraisonnées de mode du moment une symbiose plus audacieuse encore et l’a imposée comme un manifeste de jeunesse ».
Découvrez la collection Saint Laurent pour l’automne-hiver 2020-2021 dans la diaporama suivant.
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