Ce qu’il faut retenir de la Fashion Week de Paris automne-hiver 2020-2021

Après un mois de défilés organisés dans les quatre capitales de la mode, la Fashion Week de Paris a clos la saison automne-hiver 2020-2021 ce mardi 3 mars. Bilan.

Vers une mode plus intemporelle 

Alors que le monde s’inquiète de voir l’épidémie de coronavirus se propager, les créateurs de mode semblent s’être donnés comme mission de rassurer. Comment ? En misant sur ce qu’ils savent faire de mieux. Exit les fioritures et extravagances en tous genres, cette saison, l’intemporel fait office de refuge. Ainsi, la maison italienne Valentino a présenté son uniforme de l’automne-hiver 2020-2021, principalement composé de tenues monochromes, empiècements en cuir et accessoires à la sensualité assumée. Chez Celine, Hedi Slimane mise à nouveau sur une collection d’inspiration seventies. Chemisiers en soie, blazers structurés, jupes-culottes et bottes hautes en daim ont ainsi envahi le podium, proposant un vestiaire portable auquel on peut réellement s’identifier. Chez Hermès, c’est l’attention apportée aux coupes et la palette de couleurs qui séduit tandis que Givenchy propose un prêt-à-porter urbain d’inspiration couture. Du côté d’Altuzarra et d’Issey Miyake, le confort reste prioritaire grâce à des coupes légèrement oversized, des matières aériennes et des souliers plats, pour une liberté de mouvement sans pareil. 

La question environnementale sur le podium

Depuis quelques saisons, la cause environnementale a une place de choix dans le processus créatif des designers. La Fashion Week s’impose comme l’événement idéal pour exprimer son engagement écolo, notamment pour Stella McCartney, pionnière de la mode éco-responsable. La créatrice anglaise a présenté un défilé plein d’humour au Palais Garnier, invitant sur le podium des mascottes dans des costumes d’animaux pour dénoncer l’utilisation de leur fourrure ou de leur peau pour la fabrication de vêtements et accessoires. Et pour terminer le show en beauté, chaque invité est reparti avec un arbre offert par la styliste. Même son de cloche chez Guy Laroche, dont la nouvelle collection a été fabriquée à partir de pièces et matériaux upcyclés. Chez Balenciaga, le ciel grondait et la pluie tombait sur le catwalk, annonçant un avenir dangereusement menacé par le réchauffement climatique. Les mannequins avançaient les pieds dans l’eau tandis que les trois premiers rangs se sont rapidement retrouvés inondés. De quoi faire réfléchir la mode, seconde industrie la plus polluante de la planète, sur son impact sur l’environnement.

Des défilés miroir d’une époque tourmentée

À l’image de Balenciaga et de son décor apocalyptique, d’autres maisons de mode ont dévoilé des défilés miroir d’une époque tourmentée. Chez Dior, l’engagement se situe du côté des droits des femmes, thématique fétiche de sa directrice artistique Maria Grazia Chiuri. Pour son défilé automne-hiver 2020-2021, la styliste italienne s’est associée à l’artiste Claire Fontaine pour imaginer un espace griffé de slogans féministes pop et colorés. Des mots-clés et phrases inspirantes comme « Consent », « Women Raise the Upraising » et « Women’s love is unpaid labour » entouraient ainsi le podium et la collection d’inspiration 70’s de la maison française. Chez Marine Serre, l’actualité est plus que jamais mise en lumière, la créatrice faisant porter des masques d’allure médicale à ses mannequins. En période de coronavirus, ces derniers trouvent une résonnance toute particulière. Mais celui qui nous a véritablement fait réfléchir quant à l’époque dans laquelle nous vivons, est sans aucun doute Nicolas Ghesquière, directeur artistique de la maison Louis Vuitton. Organisé dans la Cour Carrée du Louvre, le show accueillait une gigantesque assemblée de 200 personnes en costumes de différentes époques de l’Histoire de France. En face, le podium dévoilait des silhouettes incorporant des détails stylistiques du passé et des pièces aux allures futuristes. Dans les gradins, les invités symbolisaient le présent. Un défilé aux allures de dialogues entre les époques qui fait réfléchir.

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