8 défilés incontournables de Vivienne Westwood
Qui a dit que les défilés de mode étaient boring ? Certainement pas Vivienne Westwood qui dès son premier show en 1981 s’applique à faire de ce rituel calibré une célébration quasi anarchiste de l’expression vestimentaire.
Exit la bienséance bourgeoise ou l’entre-soi convenu des habituels rendez-vous de l’industrie de la mode, les collections de la créatrice britannique sont présentées dans une ambiance dithyrambique, entre références sulfureuses au siècle des Lumières (et du libertinage!), inspirations néo-punks et injonctions à l’activisme écologique.
Outre une atmosphère survoltée, chaque show affiche un casting 5 étoiles avec, de Kate Moss à Naomi Campbell en passant par Carla Bruni, les supermodels plus convoités.
Vivienne Westwood Printemps-Été 1981 – Pirates
Après des années d’expérimentations dans sa boutique SEX du 430 Kings Road, Vivienne Westwood présente sa première collection lors de la Fashion Week de Londres de 1981.
Baptisée Pirate, elle opte pour un parti-pris historiciste en explorant l’imagerie de la Révolution française tout en la couplant aux influences punk des années 80.
Figure romantique et subversive empreinte d’exotisme, le pirate s’incarne ici au féminin, à la faveur d’un vestiaire mi-arty mi-rebelle empruntant aussi bien à la garde des dandys que celle des bandits.
Une collection nourrie par l’étude de l’histoire et des cultures donc, qui marquera ses créations tout au long de sa carrière.
Vivienne Westwood Printemps-Été 1984 – Clint Eastwood
Séparée de Malcolm McLaren en 1983, son partenaire à la scène comme à la ville, Vivienne Westwood poursuit son aventure créative en solo avec l’idée de défilés thématiques, comme celui de l’automne-hiver de cette même année, inspirée des lumières néon de la ville de Tokyo.
En découle une collection à la palette chromatique fluorescente et des pièces rehaussées de logos, sobrement intitulée… Clint Eastwood.
Vivienne Westwood Printemps-Été 1988 – Britain must go pagan
https://www.instagram.com/p/Cf4BFwovkes/
Avec la collection Britain must become pagan, la créatrice réitère sa passion pour les périodes historiques marquées par de grands courants philosophiques en présentant, pour le printemps-été 1988, une collection mixant des références à la mythologie gréco-romaine à celle du siècle des Lumières.
Au programme ? Des pièces structurées, qui soulignent la taille et sculptent le corps, tout en se dévergondant de longueur ultra-courtes et de détails sulfureux.
Dans le même temps, elle fera la rencontre d’Andreas Kronthaler, jeune étudiant autrichien qui étudie à l’Ecole des Arts Appliqués de Vienne où elle enseigne un temps.
Elle l’invitera à rejoindre les équipes de son studio créatif à Londres, entamant ainsi un partenariat créatif (et amoureux) qui durera jusqu’à sa mort.
Vivienne Westwood automne-hiver 1990 – Portraits
https://www.instagram.com/p/CoZppjXSy4M/
Avec la collection Portraits, Vivienne Westwood déclare plus que jamais son amour à l’esthétique française du XVIIIe siècle avec un nouvel opus directement inspiré de la collection Wallace regroupant toute une série de tableaux et d’œuvres d’art d’époque.
C’est plus particulièrement la peinture de François Boucher, Daphnis et Chloé, et les meubles rococo aux enluminures dorés qui lui inspireront une série de silhouettes structurées, couplant corsets et pièces en opulent velours.
Ponctué de baisers lesbiens et de clins d’œil subversifs, le défilé n’en rappelle pas moins le goût de la créatrice britannique pour la provocation.
Vivienne Westwood Automne-Hiver 1993-1994 – Anglomania
https://www.instagram.com/p/Cld-hX7yllb/
C’est une nouvelle ère créative qui s’ouvre pour Vivienne Westwood avec ce défilé aux allures de joyeux couronnement princier.
Baptisé Anglomania, il présente une collection co-créée avec Andreas Kronthaler qui vient s’inscrire dans un dialogue esthétique, entre la France et l’Angleterre.
Tartans et kilts viennent ainsi s’enorgueillir de fourrures et coupes opulentes, mais aussi de talons et de plateformes XXL qui réussiront même à faire trébucher la plus imperturbable des mannequins britanniques : Naomi Campbell.
Vivienne Westwood Automne-Hiver 2005-2006 – "Propaganda"
Avec les années 2000, Vivienne Westwood s’empare d’une nouvelle source d’inspiration aux accents militants : le changement climatique.
Adepte d’une mode qui ambitionne de changer le monde, elle opte pour des collections volontairement politiques, à l’image de Propaganda présentée telle une manifestation engagée.
Bien qu’elle préserve ses références historiques, devenues sa signature stylistique, elle les réhaussent de manteaux aux inspirations militaires, de slogans bariolés et d’un sens du layering qui n’est pas sans rappeler ses années punk. Ou quand son traditionnel fuck the system se mue en “save the planet”.
Vivienne Westwood Automne-Hiver 2015-2016 – "Unisex: Time to Act"
Bien qu’elle n’en soit pas à son coup d’essai, c’est la première fois que Vivienne Westwood consacre exclusivement une collection à l’inclusivité et la mode non genrée.
Sur le catwalk, les mannequins hommes apparaissent dans des robes corsets portés sur des pantalons à rayures ou des mini-jupes accessoirisant leurs costumes pailletés.
À l’inverse, les mannequins femmes dégainent des blazers et manteaux oversizes qu’elles portent sur des robes fleuries d’ascendance vintage, quand elles n’adoptent pas carrément le costume trois pièces XXL.
L’ensemble est coloré, bariolé et se veut une célébration de la mode au-delà des préjugés.
Vivienne Westwood Printemps-Été 2019
Une fois n’est pas coutume, l’écologie et le développement durable sont au cœur de cette collection, présentée non pas sous la forme d’un défilé classique mais celle d’une simple vidéo.
Son message ? Buy less, dress up ! Avec l’art chinois et la philosophie taoïste pour inspirations picturales, Vivienne Westwood revisite sa grammaire stylistique avec des silhouettes inspirées des corsets d’antan, des vestes militaires, des chemises muées en robes longues ou encore des costumes genderless.
Avec pour objectif d’utiliser le moins de matières premières possibles, elle puise dans les stocks de l’armée, utilise des matières premières certifiées 100% Oeko Tex et limite la longueur des robes à la quantité de tissus disponibles dans ses ateliers. Une prouesse !
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