Vous vous sentez usée et en perte de créativité au travail ? Vous souffrez peut-être de "rust out"
- Les signes que vous êtes victime de rust-out
- Rust-out : des conséquences sur le travail et la vie personnelle
- Comment dépasser ce phénomène ?
Une épidémie de rust-out guette-t-elle les entreprises françaises ?
Alors qu’une enquête réalisée par Qapa révélait qu’en 2022, 71 % des Français.es s’ennuyaient au travail, 33 % des sondé.es le considéraient même comme très ennuyeux. Une morosité professionnelle qui peut se muer en usure, en sentiment de monotonie et de stagnation dans son travail également appelé le rust-out.
“L’usure est bien plus profonde que l’ennui. C’est lorsque les gens n’ont pas l’impression de faire quelque chose d’utile ou d’être reconnus. Ils se sentent souvent bloqués, comme s’ils n’avaient nulle part où progresser”, explique Teena Clouston, auteure de Challenging Stress, Burnout And Rust-Out à Cosmopolitan UK.
À la différence de l’épuisement professionnel, engendré par un sur-investissement dans son travail et des exigences trop hautes venant mettre à mal la santé mentale, le rust-out se caractérise par des sollicitations quasi-inexistantes. Les salarié.es s’en retrouvent frusté.es, insatisfait.es et donc désengagé.es professionnellement parlant.
Les signes que vous êtes victime de rust-out
Un décalage entre nos attentes, nos envies et nos missions, et une perte de motivation, qui “peuvent arriver à tout moment de la carrière ».
« Au début du poste, si on nous a promis quelque chose et que finalement, cela ne ressemble pas à ce qui était prévu sur le papier. Mais aussi en cours ou en fin de carrière, alors que certains postes évoluent, les salarié.es voient leurs missions ou projets changer”, commence Mélissa Pangny, psychologue du travail.
Et les symptômes montrant que vous êtes atteint.e de rust-out dans votre travail sont nombreux. « Vous arrive-t-il de regarder l’horloge à l’approche de la fin de la journée de travail, de compter à rebours jusqu’à la dernière heure ? Les lundis matin sont-ils particulièrement pénibles, car vous avez du mal à vous motiver pour aller de l’avant parce que rien ne vous semble challengeant ou stimulant ? » demande l’experte Sharon Peake à Stylist UK.
Autre signe que vous êtes touché.e par le syndrome : vous avez l’impression que votre boss vous donne des missions en désaccord avec ce que vous voulez et pouvez faire. En effet, “quand l’emploi ne correspond pas au diplôme, à nos expériences ou à ce à quoi on s’attendait, les signes ressemblent à une étape du burn-out via le réel manque de stimulation. Cela crée un décalage entre ce que l’on attend et ce qu’on nous offre finalement”, ajoute l’experte Mélissa Pangny.
Rust-out : des conséquences sur le travail et la vie personnelle
“La proportion des personnes qui vivent très mal cet ennui ou ce manque d’intérêt dans le cadre professionnel a considérablement augmenté et est passée de 45% en 2019 à 56% en 2022”, révélait l’enquête réalisée par Qapa.
Une perte de motivation dans son travail qui influence directement notre vie personnelle. “L’impact mental du rust-out peut être assez sombre. On peut se sentir déprimé – comme si on était coincé dans la boue, incapable de bouger », explique l’auteure à Cosmopolitan UK.
Tout aussi frustrant, les salarié.es concerné.es sentent le manque d’utilité s’installer en eux et perdent alors confiance en leurs capacités personnelles et professionnelles. “Si on est pas suffisamment stimulé.e, on a le sentiment d’être sous-employé.e, qu’on ne développe aucune compétence ou connaissance par le poste. C’est un facteur de risque psychosocial en entreprise”, précise la psychologue Mélissa Pangny.
Et finalement, l’entreprise y perd autant. “La qualité du travail se dégrade, car l’employé perd de l’intérêt et trouve son travail peu satisfaisant. La personne qui rust-out devient également cynique et difficile à gérer pour son entourage. Et si vous ne parvenez pas à briser ce cycle, le désengagement s’accentue et l’enthousiasme pour le travail se dissipe de plus en plus« , décrit de son côté la psychologue Audrey Tang, spécialiste du bien-être au travail, aussi à Cosmopolitan UK.
Comment dépasser ce phénomène ?
Pour s’en libérer, il faut commencer par reconnaître que vous êtes dans une situation de rust-out.
“Il est essentiel que vous agissiez le plus tôt possible. Réfléchissez à : quelles sont les tâches que vous aimiez faire ? Qu’aimeriez-vous faire de plus ? Qu’est-ce qui vous excite et vous met au défi ? Prévoyez du temps avec votre responsable pour discuter des domaines que vous aimeriez développer et de tout ce que vous aimeriez changer”, propose Becca Moore, directrice d’un cabinet de conseil en recrutement à Stylist UK.
Mais parfois, les torts sont partagés entre l’entreprise et le salarié qui a mal jaugé le poste. “On ne pourra pas blâmer l’entreprise si notre travail n’est pas assez stimulant intellectuellement. C’est à la responsabilité du salarié de se demander si le poste lui correspond ou non. Mais si c’est le périmètre du poste qui change en cours de route, il faut en parler au manager lors de l’entretien annuel ou d’un rendez-vous pour qu’il offre des alternatives”, préconise Mélissa Pangny.
De son côté, l’auteure Teena Clouston conseille, elle, de réapprendre à se faire plaisir dans sa vie personnelle pour combler ce manque au travail. « Si vous vous dites : ‘j’adore le yoga ou la course à pied, mais je ne les pratique plus’, réintégrez-les. Bien que le travail puisse être le facteur causal de votre mauvaise humeur, il influence tout. Il se propage dans notre vie et nous pouvons l’aider en créant de la positivité ailleurs”, conclut l’experte à Cosmopolitan UK.
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