Volume plaquettaire moyen (VPM) : comment interpréter vos résultats sanguins ?

Qu’est-ce que le volume plaquettaire moyen (VPM) ? Quelles sont les valeurs normales ? Les réponses du Dr. Kbaier, biologiste.

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Volume plaquettaire moyen (VPM) : qu’est-ce que c’est ?

Avant d’expliquer ce qu’est le volume plaquettaire moyen (VPM), il faut faire un détour du côté des plaquettes. Les plaquettes sont des petites cellules sanguines (qui font 3 micromètres de diamètre) qui sont produites continuellement par la moelle osseuse et qui ont une durée de vie d’environ 10 à 12 jours. Environ deux tiers des plaquettes produites sont libérées dans la circulation sanguine, tandis que le tiers restant est stocké au niveau de la rate.

Plaquettes : à quoi servent-elles ? Les plaquettes remplissent une fonction essentielle dans l’organisme puisque, sans elles, la cicatrisation est impossible. Lorsque les plaquettes arrivent sur le lieu d’une brèche vasculaire (lorsqu’on se coupe en cuisinant, par exemple), elles forment un  » filet  » qui va stopper l’hémorragie – c’est l’hémostase. En clair, elles permettent la formation du caillot qui empêchera le sang de couler.

À savoir. Un taux de plaquettes normal est compris entre 150 et 400 gigas par litre de sang, soit 150 000 à 400 000 plaquettes par millilitre de sang. En-dessous de ces valeurs, on parle de thrombopénie ou de thrombocytopénie ; au-dessus de ces valeurs, on parle de thrombocytose.

Volume plaquettaire moyen (VPM) : de quoi s’agit-il ?  » On peut compter le nombre de plaquettes dans le sang, mais on peut aussi réaliser une évaluation qualitative de ces plaquettes  » explique le Dr. Laurent Kbaier, biologiste. Il est alors question de regarder la taille des plaquettes qui circulent dans le sang : cette mesure est appelée  » volume plaquettaire moyen  » ou VPM.

 » Lorsqu’on dose une thrombopénie (c’est-à-dire : un nombre de plaquettes dans le sang anormalement faible), on va réaliser la mesure du volume plaquettaire moyen (VPM) pour comprendre ce qui se passe  » analyse le biologiste.

Volume plaquettaire moyen (VPM) : quelles sont les valeurs normales ? Le volume plaquettaire moyen (VPM) est normalement compris entre 7 et 11 femtolitres (7 à 11 fl ou fL). En-dessous de ces valeurs, on estime que les plaquettes sont anormalement petites ; au-dessus de ces valeurs, on estime que les plaquettes sont anormalement grosses.

Le dosage du volume plaquettaire moyen (VPM) passe par une prise de sang classique : il n’est pas nécessaire d’être à jeun.

À savoir. En cas de volume plaquettaire moyen (VPM) anormalement faible, on parle de microthrombocytopénie. En cas de volume plaquettaire moyen (VPM) anormalement élevé on parle de macrothrombocytopénie.

Volume plaquettaire moyen (VPM) : que peut-il signifier ?

À savoir.  » Les maladies qui associent une thrombopénie (c’est-à-dire : un nombre de plaquettes dans le sang anormalement faible) avec un volume plaquettaire moyen (VPM) trop élevé ou trop faible sont heureusement rares : il s’agit généralement de pathologies plaquettaires d’origine génétique  » remarque le Dr. Kbaier.

Une thrombopénie / une thrombocytopénie associée à un volume plaquettaire moyen (VPM) trop élevé peut ainsi être le reflet de :

  • Un syndrome de Bernard-Soulier : cette maladie plaquettaire héréditaire (qui touche moins d’1 personne sur 1 million et que l’on appelle aussi  » dystrophie thrombocytaire hémorragipare  » ou encore  » syndrome des plaquettes sanguines géantes « ) se caractérise par une tendance modérée ou sévère aux saignements, et par uneabsence d’agglutination plaquettaire (mauvaise coagulation).
  • Un syndrome myélodysplasique (SMD) : ces maladies (qui atteignent plus fréquemment les hommes et se manifestent plutôt à l’âge adulte) se caractérisent par une production insuffisante de cellules sanguines matures et saines par la moelle osseuse.

Une thrombopénie / une thrombocytopénie associée à un volume plaquettaire moyen (VPM) trop faible peut ainsi être le reflet de :

  • Un syndrome de Wiskott-Aldrich (WAS) : cette maladie qui touche entre 1 et 9 personnes sur 1 million atteint essentiellement les garçons et se manifeste plutôt durant l’enfance, voire dès la naissance. Elle se manifeste par des signes hémorragiques (pétéchies, ecchymoses, purpura, saignements buccaux, diarrhées sanglantes…) et par un eczéma aigu ou chronique.
  • Une anémie aplasique : cette maladie survient lorsque la moelle osseuse ne produit plus assez de cellules souches hématopoiétiques, ce qui a un impact sur la production de tous les types de cellules sanguines (les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes).

À savoir. Un volume plaquettaire moyenne (VPM) anormalement élevé semble être associé à un risque cardiovasculaire ainsi qu’à un risque de thrombose (phlébite…) accru.

Merci au Dr. Laurent Kbaier, biologiste chez Biogroup.

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