Vaccin anti-Covid : doit-on repousser le délai de la seconde piqûre ?

Gagner du temps en espaçant davantage le délai entre les deux doses vaccinales : l’option est à l’étude en France, alors que d’autres États ont déjà fait ce choix. On vous explique.

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Alors que la France a franchi le cap du million de vaccinés ce week-end, la question du respect du délai de 21 jours préconisé pour le vaccin Pfizer/BioNTech et 28 jours pour celui de Moderna se pose. En effet, repousser la deuxième piqûre à 42 jours (soit six semaines après la première) permettrait de vacciner plus de personnes prioritaires : 700 000 en février d’après les estimations de l’Institut Pasteur. Dans un avis communiqué ce 23 janvier, la Haute autorité de santé (HAS) se prononce en faveur de ce dispositif alors que l’on redoute un rebond épidémique en raison de l’arrivée de nouveaux variants et où l’approvisionnement en vaccins n’est pas suffisant. Face à l’urgence de l’accélération de la vaccination, la question fait débat dans la communauté scientifique.

Dans le prolongement des avis de l’Organisation mondiale de la Santé, de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et de Santé publique France, la HAS indique dans son avis « qu’il paraît raisonnable d’étendre pour tous le délai d’administration de la deuxième dose des vaccins à ARN messager à six semaines, la première dose offrant déjà une protection contre le virus ».

En effet, le risque d’une perte d’efficacité du vaccin paraît limitée, d’après la HAS. La première dose est efficace « sous 12 à 14 jours selon les vaccins, au moment d’administrer la deuxième dose, l’efficacité est de quasiment 90 % », explique Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations à la HAS, à nos confrères de France Info. L’administration de la deuxième dose, si elle est évidemment indispensable, pourrait être reportée. Ce délai permettrait automatiquement à plus de Français à risque (plus de 75 ans, résidents en Ehpad, soignants et personnes souffrant de maladies graves) d’être protégés rapidement.

Un avis qui n’est pas partagé par toute la communauté scientifique. L’infectiologue et cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine Karine Lacombe, invitée du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, n’est pas pour cet espacement des doses. « Après une seule dose, on n’a pas atteint un niveau de protection suffisant pour ne pas être infecté, explique-t-elle. Et si on espace trop les doses, il se peut que l’on atteigne jamais la dose pour avoir les anticorps ».

La décision des autorités de santé reposera sans doute aussi sur l’approvisionnement des différents laboratoires dans les semaines à venir. Et l’inquiétude grandit à ce sujet. Avant même d’avoir obtenu son approbation par l’Agence européenne du médicament (prévue le 29 janvier), AstraZeneca – qui fournira un troisième vaccin aux pays européens – annonce déjà des retards de livraison…

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