Une femme sur quatre se sent "tous les jours" ou "souvent" seule
Dans son 10e rapport annuel sur les solitudes, la Fondation de France affirme que 14% des femmes se trouvent en situation d’isolement relationnel. Un phénomène accentué par la crise sanitaire.
Les chiffres font froid dans le dos et ils ne cessent d’augmenter. En France, 7 millions de personnes souffrent de la solitude soit 14% de la population contre 9% en 2010. Si l’isolement social touche en premier lieu les personnes âgées, les femmes, elles, ne sont malheureusement pas en reste.
« L’isolement social est moins toléré chez les femmes »
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D’après le baromètre des solitudes publié par la Fondation de France, une femme sur quatre déclare se sentir « tous les jours » ou « souvent seule », ce qui n’est le cas que pour un homme sur cinq. « Cette différence peut venir du fait que l’isolement est socialement moins toléré chez les femmes : le fait d’être peu entouré est associé, chez l’homme, à un signe d’indépendance, alors que pour une femme cela renvoie à un échec » explique le rapport.
Parmi ces femmes isolées, un tiers qualifient leur état de santé de « peu ou pas satisfaisant » et trois sur dix ont connu un état dépressif au cours du mois précédant l’enquête. Plus dur encore, un quart de ces femmes pensent que leurs conditions de vie vont beaucoup se détériorer dans les cinq prochaines années.
L’impression d’être « une ratée »
D’autre part, l’étude de la Fondation de France fait le lien entre la pauvreté et l’isolement, mettant en avant les inégalités de genre le plan économique et social. 41% des femmes isolées disposent d’un revenu mensuel inférieur à 1 096 euros. Et ce n’est pas la crise sanitaire et ses conséquences économiques dans les mois à venir qui vont améliorer les choses.
Pour les personnes déjà isolées, les confinements successifs n’ont fait qu’amplifier le sentiment de solitude. Elles confient d’ailleurs avoir l’impression d’être « des ratées ». Un mot très fort qui traduit une baisse de la confiance en soi. « Cette dégradation de la perception de soi fragilise de fait les conditions de possibilité du lien social » détaille l’étude. Il ne fait aucun doute que les conséquences psychologiques de la crise sanitaire seront un enjeu de taille pour les professionnels de santé dans les mois à venir.
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