"Une femme à l’Élysée ? On aura avancé quand on ne sera posera plus cette question"
Conférence de rédaction, février 2005. Extase. 84 % des Français sont prêts à voir une femme à l’Élysée : pour tout le monde, ça y est, l’électeur nouveau est arrivé. Et quand je tente un vague « on aura avancé quand on ne se posera plus la question », silence glacial.
Jusqu’au croche-pied du présentateur star de l’émission : « Comme tu es une femme, on t’attend moins du côté de l’analyse que de l’émotion, d’accord ? » D’accord, j’ai aussi 30 ans : ça n’aide pas non plus à l’octroi d’un cerveau…
Les choses n’ont pas changé
N’empêche que dix-sept ans plus tard, les choses n’ont pas tellement bougé. Certes, plus personne ne balancerait que « la présidentielle n’est pas un concours de beauté » à une candidate – Ségolène Royal, en l’occurrence.
Mais la violence des attaques est la même. Et l’axe, identique : pas crédible. Ah ! Parce que pas légitimes ? Alors que les femmes sont mieux et plus diplômées que les hommes.
Parce qu’incapables d’assumer une charge aussi lourde quand ce sont elles qui portent l’essentiel des charges, domestique, mentale, affective et sexuelle, sans oublier de bosser ou de garder le sourire – là où même un éléphant (du PS ou pas) en couinerait de fatigue ?
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